Les points forts du programme de cette année :
Focus James Baldwin à Loèche-les-Bains
Teju Cole: Blind Spot
Zugunruhe – Agitation migratoire : colloque de traduction littéraire avec Levin Westermann

Focus James Baldwin à Loèche-les-Bains

Loèche-les-Bains et la littérature internationale — un lien tissé bien avant la création du festival en 1996. Dans son journal, Wolfgang Goethe mentionne avoir passé une nuit dans le village en 1977. L’effrayante nouvelle L’Auberge de Guy de Maupassant a pour décor la montagne de Schwarenbach située en dessus de Loèche-les-Bains. Depuis plusieurs années, une autre histoire marque progressivement, mais toujours plus profondément, la mémoire collective de son empreinte : celle de James Baldwin.

Dans son essai Stranger the Village (Un étranger au village), James Baldwin (1924–1987) décrit une petite localité située dans le Haut-Valais. Cette localité, c’est Loèche-les-Bains. Le texte sera plus tard publié dans l’essai Notes of a Native Son (Notes d’un enfant du pays). Baldwin y relate ses expériences dans le Loèche-les-Bains des années 1950 et compare le racisme affiché par la population locale au racisme auquel il a fait face aux États-Unis et en France.

L’auteur décrit sa première rencontre avec les enfants du village dont la préoccupation initiale est de savoir s’il « déteint » et les amitiés qu’il noue peu à peu avec certains d’entre eux. Il évoque également les efforts sincères fournis par les fidèles de l’Église pour sauver les âmes des Noirs par leurs offrandes de jeûne. Le racisme dont il est victime à Loèche-les-Bains, qui comptait à l’époque quelque 600 habitants, repose principalement sur l’ignorance. Dans son pays, il est en revanche humilié et rabaissé par une population blanche qui tient ses privilèges pour acquis. Mais il fait figure d’étranger à Loèche-les-Bains comme aux États-Unis.

Les séjours de James Baldwin à Loèche-les-Bains lui permettent d’achever la rédaction de son premier roman Go Tell It on the Mountain (La Conversion). Le village haut-valaisan lui offre la tranquillité dont il a besoin pour écrire, loin des distractions de la ville. Le festival met l’auteur américain à l’honneur à l’occasion du centenaire de sa naissance.

Focus James Baldwin à Loèche-les-Bains

Exposition de photos, 14-30.6.2024 : Teju Cole s’engage sur les traces de James Baldwin à Loèche-les-Bains en 2014 et livre ses impressions dans son essai Black body (Corps noir). Son projet Black Spot met en lumière les structures de pouvoir cachées en associant textes et images — dont le plus grand nombre a vu le jour en Suisse. Exposées pour la première fois en 2018 au Strauhof (Zurich), ses œuvres sont actuellement présentées à Loèche-les-Bains. Horaires d’ouverture : voir programme détaillé.


Lecture multimédia avec Rolf Hermann : Rolf Hermann associe son et image pour plonger le public dans le Loèche-les-Bains des années 1950 et redonner vie à l’étranger au village. Lieu et heure : voir programme détaillé.


Promenade dans le village avec Sasha Huber : Sasha Huber nous emmène au chalet de Burg Hüsli qui a accueilli James Baldwin lors de son séjour à Loèche-les-Bains. Elle y présentera un portrait de l’auteur qu’elle a réalisé à partir d’agrafes métalliques. (L’œuvre d’art orne la couverture du programme de cette année.) Lieu et heure : voir programme détaillé.


Baldwin, encore une fois s’il vous plaît ! : Miriam Mandelkow s’est attelée à une tâche d’envergure : retraduire en allemand les œuvres de James Baldwin. Elle présentera son travail dans le cadre du festival.


James Baldwin 2024 : Tash Aw, Teju Cole et Johny Pitts se penchent sur l’œuvre de James Baldwin. Quelle importance revêt son travail pour eux ? Qu’en est-il des débats actuels sur les questions abordées par l’auteur américain ?

Lieu et heure : voir programme détaillé

Zugunruhe – Agitation migratoire : colloque de traduction littéraire avec Levin Westermann

Lecteurs consciencieux, les traducteurs et traductrices font office de trait d’union entre les langues et les cultures. Le festival accueillera cette année encore plusieurs traducteurs et traductrices de littérature suisse alémanique en collaboration avec le Colloque littéraire de Berlin et avec le soutien de la Fondation suisse pour la culture Pro Helvetia, le Centre de Traduction littéraire de Lausanne (CTL) et Palais Valais.

Cet atelier de deux jours est toujours dédié à un texte littéraire suisse récemment publié. Les discussions de cette année porteront sur le roman Zugunruhe (Agitation migratoire) de Levin Westermann, paru au printemps 2024 aux éditions Matthes & Seitz. L’auteur établi à Berne s’est fait un nom sur la scène littéraire à travers ses activités de poète et d’essayiste. Il est lauréat du Prix suisse de littérature 2021 et du Prix allemand du Nature Writing 2022. Six traducteurs et traductrices ont transposé des extraits de Zugunruhe dans leur langue cible. Ils ont rencontré Levin Westermann dans le cadre d’un atelier, l’occasion pour eux d’aborder les difficultés rencontrées et les défis stylistiques présentés par sa prose.
Ils exposeront les résultats de l’atelier au public et présenteront leur travail de médiateurs culturels et linguistiques dans le cadre du festival.

Agnese Grieco

Agnese Grieco vit à Milan et Berlin. Elle est auteure, réalisatrice, dramaturge et traductrice. Elle a récemment publié l’essai L’honneur de Phèdre et a traduit des œuvres de Thomas Bernhard, Botho Strauß, Erika Mann et Anne Weber en italien. agnesegrieco.de

Sandra Ljubas

Sandra Ljubas vit à Zagreb et traduit du suédois et de l’allemand vers le croate. Elle a notamment travaillé sur des œuvres de Thilo Krause et Leif Randt.

Katerina Shekutkovska

Katerina Shekutkovska est originaire de Skopje, en Macédoine du Nord, et traduit du macédonien vers le portugais. Elle a entre autres travaillé sur des œuvres de Daniel Kehlmann, Lukas Bärfuss, Marion Poschmann, Joseph Vogl et Jonas Lüscher. Elle a fondé la maison d’édition Ilika à Skopje au sein de laquelle elle exerce une activité de lectrice.

Marina Skalova

Marina Skalova est née à Moscou mais a grandi en Allemagne et en France. Elle vit aujourd’hui à Genève. À la croisée des langues et des genres, son œuvre comprend aussi bien des textes poétiques (Atemnot/Souffle court) que des pièces de théâtre (la chute des comètes et des cosmonautes). Elle traduit du russe et de l’allemand vers le français. marinaskalova.net

Dorota Stroińska


Dorota Stroińska est née à Poznań et vit à Berlin depuis 1986. Elle a notamment traduit en polonais des œuvres de Lutz Seiler, Karl Jaspers, Christian Kracht, Nora Gomringer, Monika Rinck, Lisa Kränzler et Adelheid Duvanel. Elle dirige les ateliers ViceVersa Deutsch-Polnisch et a co-fondé et organisé le festival de traduction littéraire transnationale berlin. dorotastroinska.de


Nelya Vakhovska vit à Kiev et est cofondatrice du groupe « Translators in Action ». Elle a traduit en ukrainien des œuvres d’Esther Kinsky, Marjana Gaponenko, Franz Hohler, Martin Pollack et Josef Winkler, entre autres.

Jürgen Jakob Becker

Jürgen Jakob Becker est curateur de programme pour le colloque littéraire de Berlin et directeur général du Fonds allemand pour les traducteurs. Il assure la supervision des colloques des traduction dans le cadre du festival de Loèche-les-Bains.


Katharina Schwarck, étudiante au Centre de traduction littéraire de l’Université de Lausanne, participe également à l’atelier en qualité d’accompagnatrice.


Les précédentes éditions ont accueilli Peter Weber (2006), Michel Mettler (2007), Lukas Bärfuss (2008), Katharina Faber (2009), Rolf Lappert (2010), Melinda Nadj Abonji (2011), Christoph Simon (2012), Arno Camenisch (2013), Jonas Lüscher (2014), Peter Stamm (2015), Monique Schwitter (2016), Urs Mannhart (2017), Nora Gomringer (2018), Gianna Molinari (2019), Ariane Koch (2022) und Yael Inokai (2023).

Résultats de l’atelier et leur travail en tant que passeurs:de frontières entre les cultures :
Samedi 22 juin 2024 à 11 heures

29e Festival international de littérature de Loèche-les-Bains : 20.–22.6.2025