Les points forts du programme de cette année :
Focus arabe
Anna Świrszczyńska: « Un reportage poétique »
Travail sur les droits de l’homme depuis l’exil : « Memorial » invitée à Loèche-les-Bains
« Lieux disparus » – un projet valaisan du Festival de littérature de Loèche-les-Bains
« Seinetwegen » : Colloque de traduction avec Zora del Buono

Focus arabe

Les « Contes des Mille et une Nuits », le tapis volant, le génie de la lampe — autant de récits enchanteurs issus de la tradition narrative arabe qui occupent une place bien ancrée dans l’imaginaire collectif. Mais qu’en est-il de la littérature arabe contemporaine ? Il est à vrai dire impossible de parler d’« une » littérature arabe. Des auteurs et autrices arabophones venus des quatre coins du globe dépeignent le monde d’aujourd’hui à travers leurs récits, en s’appuyant aussi bien sur leur riche tradition que sur les changements qui s’opèrent aux plans politique et social. Pourtant, seule une poignée d’œuvres arabes parviennent à se frayer un chemin jusque dans nos librairies. Les réflexions et échanges consacrés aux publications récentes se font quant à elles encore plus rares. Aussi le Festival international de littérature de Loèche-les-Bains a-t-il développé la collaboration engagée en 2024 avec Litprom et le Sheikh Zayed Book Award 2025, en invitant cette année trois auteurs récompensés ou présélectionnés lors des précédentes éditions du prix littéraire.

Le Sheikh Zayed Book Award, dont le siège se trouve à Abou Dabi, figure parmi les prix les plus prestigieux et les mieux dotés du monde arabe. Son objectif est de récompenser le travail de chercheur·euse·s et auteur·ice·s pour leur importante contribution à la littérature contemporaine, aux sciences sociales, à la culture et à la transmission du savoir. La coordination des activités dans l’espace germanophone est assurée par l’association Litprom e.V. Les liens entretenus avec le Festival de littérature de Loèche-les-bains est le fruit d’une collaboration avec Mustafa Al-Slaiman qui s’y engage depuis plusieurs années en qualité de modérateur et d’interprète.

Avec Stefan Weidner et d’autres.
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Anna Świrszczyńska (1909–1984)
« Un reportage poétique »

Le prix Nobel de littérature Czesław Miłosz a écrit à propos du recueil de poèmes d’Anna Świrszczyńska Ich habe eine Barrikade gebaut sur l’insurrection de Varsovie en 1944 : « Aussi bien dans la poésie polonaise que dans la littérature mondiale, ce recueil occupe une place particulière, en tant que reportage poétique d'un événement qui fait partie des grandes tragédies du XXe siècle ».
Peter Oliver Loew, directeur de l’Institut allemand de Pologne et professeur à l’Université technique de Darmstadt, a traduit en allemand les poèmes d’Anna Świrszczyńska. Lors d’un entretien avec l’éditeur Christian Ruzicska, il présentera la poétesse et son œuvre.

Das wunderbare Bild
Im Dreck starb ein wunderbares Bild,
zersiebt von Kugeln,
getreten von Schuhen
im Kugelhagel laufender Menschen,
zwei Schuhe blieben stehen,
zwei Hände packten es,
trugen es durch die Salven,
bis sie es in den Dreck sinken liessen,
Blut rann über das Bild,
der Körper fiel,
das wunderbare Bild
starb später.


Tiré de « Ich habe eine Barrikade gebaut »

Anna Świrszczyńska (1909–1984): « Un reportage poétique »
Anna Świrszczyńska (1909–1984): « Un reportage poétique »

Das wunderbare Bild
Im Dreck starb ein wunderbares Bild,
zersiebt von Kugeln,
getreten von Schuhen
im Kugelhagel laufender Menschen,
zwei Schuhe blieben stehen,
zwei Hände packten es,
trugen es durch die Salven,
bis sie es in den Dreck sinken liessen,
Blut rann über das Bild,
der Körper fiel,
das wunderbare Bild
starb später.


Tiré de « Ich habe eine Barrikade gebaut »

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Travail sur les droits de l’homme depuis l’exil : « Memorial », la lauréate du prix Nobel de la paix 2022, invitée à Loèche-les-Bains

Le traitement réservé à Memorial illustre la répression croissante du régime de Poutine contre les voix indépendantes de la société civile russe : depuis longtemps déjà, le travail de l’organisation, qui se consacre depuis 1989 à l’étude des crimes d’État soviétiques et à la documentation des violations des droits humains, était de plus en plus restreint. En 2016, Memorial a été déclaré « agent de l’étranger » et a dû se soumettre à des conditions et des contrôles stricts.
Le 28 février 2022, peu après que la Russie ait lancé sa grande attaque contre l’Ukraine, l’organisation et son centre des droits de l’homme de Moscou ont finalement été déclarés illégaux et dissous par décision de justice. De nombreux employés ont été contraints de quitter le pays.
Mais Memorial continue à vivre – dans 13 filiales internationales actuellement et également dans l’organisation Futur Memorial fondée par Irina Scherbakowa. En décembre 2022, le prix Nobel de la paix a été décerné à Memorial. Au Festival de littérature de Loèche-les-Bains, la cofondatrice de Memorial, germaniste et historienne, qui vit en exil à Berlin depuis 2022, Scherbakowa s’entretient avec Karl Schlögel et Kerstin Holm sur la situation actuelle de Memorial et de la société civile russe.

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À propos de Memorial


Travail sur l’histoire soviétique
La création de Memorial remonte à 1987. La « société Memorial » existe depuis janvier 1989, et son nom fait référence aux lieux de mémoire qui ont été créés à cette époque à travers l’Union soviétique. L’objectif à l’époque : un monument pour les victimes de la répression politique en Union soviétique – et ainsi un achèvement symbolique du processus de transformation politique de la perestroïka.
Il est vite devenu clair que pour pouvoir créer un lieu de mémoire, il fallait d’abord nommer les coupables et les victimes – et cela s’est avéré être un travail de recherche historique complexe. Aujourd’hui, Memorial dispose d’une expertise scientifique et d’une base de données sur la répression politique en Union soviétique qui n’ont pas d’équivalent. De plus, des musées et des bibliothèques ont été créés.

Travail aujourd’hui
Ce travail de mémoire est loin d’être achevé. Mais Memorial a depuis longtemps élargi son travail dans le sens d’une approche « historique et éclairante » : le travail historique sur la persécution politique en Union soviétique et le travail sur les droits de l’homme concernant des cas russes actuels sont indissociables. Dans l’esprit de l’éducation politique, Memorial veut en outre sensibiliser surtout les jeunes aux interactions problématiques entre l’État, la société et l’individu.

Pression politique et persécution
Avant l’interdiction, le travail de Memorial était déjà fortement limité depuis au moins dix ans. Une « loi sur les agents » adoptée en 2012 a encore été renforcée en 2020 : elle a fait des organisations qui – comme Memorial – recevaient des subventions de l’étranger des « agents étrangers », mais aussi des individus sous « influence étrangère » – une définition totalement arbitraire. Un autre registre gouvernemental recense ceux qui sont « liés à des agents étrangers ». Pour les personnes concernées, cette stigmatisation signifie par exemple qu’elles ne peuvent plus travailler dans les établissements d’enseignement publics. En 2022, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a décidé que cette loi était contraire à la Convention européenne des droits de l’homme. La Russie ne reconnaît toutefois pas les arrêts de la CEDH et s’est retirée du Conseil de l’Europe en mars 2022.
Dans une déclaration commune avec d’autres organisations non gouvernementales allemandes, le PEN-Zentrum Deutschland a qualifié Memorial de « colonne vertébrale morale de la société civile russe » et d’organisation qui « cherche la réconciliation au sein de sa propre société et avec ses voisins ». En l’interdisant, l’Etat russe empêche « la confrontation avec sa propre histoire d’injustice ».

memo.site

« Lieux disparus » – un projet valaisan du Festival de littérature de Loèche-les-Bains

« Lieux disparus » – un projet valaisan du Festival de littérature de Loèche-les-Bains

Le Valais regorge de « lieux disparus » — des endroits qui faisaient autrefois office de repères essentiels au quotidien et sont aujourd’hui abandonnés, délabrés ou n’existent plus. Des hôtels et des restaurants qui, parfois situés proche des centres, demeurent inertes et silencieux, mais n’en continuent pas moins à marquer leur environnement. Des bâtiments industriels désormais inutilisés après que les sites de production ont été déplacés vers de nouveaux locaux plus vastes ou ont cessé toute activité. Des projets de construction porteurs d’espoirs, mais jamais achevés. Des chemins qui représentaient autrefois des axes de circulation importants et sont désormais envahis par les herbes. Tous ces lieux témoignent de l’histoire du canton et recèlent des récits qui méritent d’être racontés.
Le Festival international de littérature de Loèche-les-Bains s’associe aux écrivains valaisans Rolf Hermann et Céline Zufferey pour partir sur les traces de lieux disparus en Valais — des endroits qui, à un moment donné de l’histoire valaisanne constituaient des points de convergence pour les habitants, les nouveaux arrivants et les voyageurs. Des lieux porteurs d’aspirations aujourd’hui réduits à des bâtiments abandonnés, des promesses envolées et des projets (trop) ambitieux. Autant de points de départ pour découvrir récits, légendes modernes et notes littéraires.
L’objectif du projet « Lieux disparus » ? Écrire ces histoires — et ainsi nourrir une réflexion tant sur notre propre histoire ainsi que sur la création littéraire contemporaine.
Les deux auteurs proposeront une lecture de textes tirés de leurs récits et présenteront leurs recherches dans le cadre du Festival international de littérature de Loèche-les-Bains. Rolf Hermann s’est consacré à l’hôtel Torrent, inoccupé depuis 2007, tandis que Céline Zufferey a suivi l’ancien cours du Rhône — appelé « Rotten » dans la partie germanophone du Valais.

Avec Rolf Hermann et Céline Zufferey
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Entrée gratuite

Tiré de Dieser herrliche Erden­fleck de Rolf Hermann:
«Ungläubig starre ich auf den Bild­schirm. Meine Beine wippen, die Knie stossen hart gegen die Tisch­platte. Plötzlich bin ich nervös. Wer meldet sich jetzt bei wem? Die Verkäufer:innen bei mir oder ich mich bei den Verkäufer:innen? Muss das noch analog unterschrieben werden? Kann der Deal noch platzen? Ist das Gebäude renovations­bedürftig? Wie steht es um die Küchen­ausstattung, die Fritteusen? Kann ich mit einer Lesung eine Fritteuse quer­finanzieren? Wie oft müsste ich auftreten? Dreimal? Zehnmal? Hundertmal? Wie viele Fritteusen brauche ich überhaupt?
Ich lege die glühende Stirn auf die kühle Tisch­platte. Was habe ich bloss getan?
Vor einer Stunde stand ich auf und beschloss: Jetzt wird angefangen. Ich setzte mich an den Küchen­tisch und googelte das Hotel. Sofort überschwemmten Links den Bildschirm. Ein Bild sprang mir ins Auge: 1972 Leukerbad Hotel Torrenthorn / Kaufen. Ich klickte drauf. Darunter stand: Angebot, 5 Franken. Das darf doch nicht wahr sein, dachte ich. Ein Hotel für den Preis eines Raclette? Unmöglich!
Und genau in diesem Moment verschob sich etwas in mir. Ich spürte, wie eine tief­sitzende Sehn­sucht in meinem Innern erwachte. Unzählige Pommes- und Ovomaltine-Momente, die ich mit meinen Brüdern und Eltern auf der Terrasse des Torrent­hotels erlebt hatte, keimten tief in mir auf, bahnten sich einen Weg, erstrahlten in unwiderstehlichem Glanz.
Ein geradezu paradiesischer Zustand: Unsere kuhähnlich kauenden Münder, die voll sind mit dem salzig-süsslichen Brei; unsere Augen, die über eine Landschaft schweifen, die wir uns kaum erhabener vorstellen konnten; und mein jüngster Bruder, der neben mir sitzt und der den Satz sagt, der uns allen aus der Seele spricht: «Das isch där schönscht Platz va där Wält.»
Und so geschah, was geschehen musste: Der Sehnsuchts-Autopilot übernahm. Er liess mich ein Benutzer­konto anlegen und die erforderlichen Felder ausfüllen – Name, Adresse, Kredit­informationen, E-Mail. Dann gab ich mein Gebot ab, und schon erschien die Bestätigung: Sie haben das Objekt erfolgreich ersteigert. Voilà. So schnell wird man heute Hotel­besitzer.»


Tiré de Dans les méandres disparus du Rhône de Céline Zufferey:
«Dans le sous-sol de ma maison, l’eau monte et descend. C’est un espace inoccupé, qui fait la superficie du logement, on ne s’y tient que courbé, on y accède par une porte au fond du garage, plus basse qu’une porte normale, elle n’a pas de poignée, c’est comme l’entrée d’une grotte. Je n’y ai pas pénétré souvent, je suis surtout restée sur le seuil. Je me souviens regarder mon père s’aventurer là-dedans plié en deux, avec de hautes bottes pendant que j’éclairais son chemin à la lampe de poche. Notre maison n’a jamais été inondée, alors je n’avais pas peur de cette eau si proche, ça m’amusait plutôt de savoir que sous ma chambre, sous les catelles propres et le salon bien rangé, il y avait de l’eau qu’il fallait surveiller.
(…) Je ne me rendais pas compte que le fleuve charriait autant d’alluvions, à quel point notre paysage était minéral, alors que je vis tout près d’une gravière. A chaque fois que j’y passais, je m’interrogeais sur ses tas de sable, tout proches de la route, plus hauts que notre voiture. Je ne comprenais pas pourquoi ils les laissaient à l’air libre, la pluie ne risquait-elle pas de les faire s’écrouler ? J’ai l’impression de ne l’avoir jamais vu en marche, c’était une chose encore mystérieuse, une sorte d’usine immobile entourée de monticules qui semblaient avoir toujours la même taille. Je n’ai jamais pensé qu’ils étaient tirés du Rhône, pour empêcher justement que l’eau ne monte au-dessus du niveau de ma maison. (…)
Pour se prémunir des alluvions qui font s’élever le niveau du fleuve on ne compte pas que sur les gravières. En resserrant son lit, on a augmenté son courant et c’est le Rhône lui-même qui se charge de débarrasser loin de la vallée les galets, limons et argiles qu’il transporte depuis les montagnes. Le fleuve devient rapide, dangereux, attention ne pas l’approcher, si on tombe on est emportés, et alors il n’y a plus rien à faire. Les corrections et rétrécissements ont fait du Rhône un non-lieu, l’eau ne fait que passer et n’abrite plus rien.»


Vous avez aussi des histoires à raconter sur le Torrenthotel ou le Rhône ? Racontez-les nous lors du festival ou envoyez un e-mail à Anna Kulp (kulp@literaturfestival.ch).

« Seinetwegen » : Colloque de traduction avec Zora del Buono

Lecteurs consciencieux, les traducteurs et traductrices font office de trait d’union entre les langues et les cultures. Depuis 2006, le festival accueille en Valais plusieurs traducteurs et traductrices de littérature suisse alémanique en collaboration avec le Colloque littéraire de Berlin et avec le soutien de la Fondation suisse pour la culture Pro Helvetia, le Centre de traduction littéraire Lausanne (CTL) et Palais Valais.
Cet atelier de deux jours est toujours dédié à un texte littéraire suisse récemment publié. Les discussions de cette année porteront sur le roman Seinetwegen de Zora del Buono pour lequel l’autrice a obtenu le Prix suisse du livre 2024. Diplômée en architecture, Zora del Buono a exercé durant plusieurs années une activité de cheffe de chantier dans le Berlin de l’après-réunification. Elle est cofondatrice et rédactrice culturelle du magazine mare.
Six traducteurs et traductrices ont transposé des extraits de Seinetwegen dans leur langue cible. Ils ont rencontré Zora del Buono dans le cadre d’un atelier, l’occasion pour eux d’aborder les difficultés rencontrées et les défis stylistiques présentés par sa prose. Ils exposeront les résultats de l’atelier au public et présenteront leur travail de médiateurs culturels et linguistiques dans le cadre du festival.

Michel Bolwerk

Michel Bolwerk vit à Amsterdam et mène une activité de traducteur et relecteur. Il a notamment traduit en néerlandais des œuvres de Romy Hausmann, Uwe Wittstock et Zora del Buono.

Carla Imbrogno

Carla Imbrogno vit à Buenos Aires et se consacre principalement à la traduction espagnole de textes littéraires suisses, parmi laquelle des œuvres de Mariella Mehr, Ilma Rakusa, Levin Westermann et Gianna Molinari.

Hafiza Kuchkarova

Hafiza Kuchkarova, originaire de Tachkent, traduit des textes littéraires en ouzbek. Elle a notamment traduit des œuvres de Jenny Erpenbeck, Franz Hohler, Dorothee Elmiger, Daniel Glattauer et Sasha Marianna Salzmann.

Anna Lindberg

Anna Lindberg, née en 1982, est écrivain et traductrice, entre autres, de Monika Rinck, Emine Sevgi Özdamar et Joan Didion en suédois. En tant que photographe, son plus grand projet a été l’exposition « The Invisible People », qui a dressé le portrait de traductrices littéraires.

Benjamin Pécoud

Benjamin Pécoud vit à Lausanne et exerce une activité de traducteur. Il traduit notamment des œuvres d’Ariane Koch et de Zora del Buono en français, et fait partie du collectif d’auteurs « Caractères mobiles ».

Imogen Taylor

Imogen Taylor est née à Londres vit à Berlin depuis 2001. Elle traduit de l’allemand et du français vers l’anglais, notamment des œuvres de Julia Franck, Dana Grigorcea, Sasha Marianna Salzmann et Judith Schalansky.

Jürgen Jakob Becker

Jürgen Jakob Becker est programmateur du Literarisches Colloquium Berlin et directeur du Deutscher Übersetzerfonds. Il dirigera les colloques de traduction lors du festival.


Kerstin Martinez Griese étudie au Centre de traduction littéraire de Lausanne et accompagne l’atelier.

Aperçu du colloque de traduction : Samedi 21 juin
Lieu et heure : voir programme détaillé
Entrée gratuite

Les précédentes éditions du colloque de traduction ont accueilli Peter Weber (2006), Michel Mettler (2007), Lukas Bärfuss (2008), Katharina Faber (2009), Rolf Lappert (2010), Melinda Nadj Abonji (2011), Christoph Simon (2012), Arno Camenisch (2013), Jonas Lüscher (2014), Peter Stamm (2015), Monique Schwitter (2016), Urs Mannhart (2017), Nora Gomringer (2018), Gianna Molinari (2019), Ariane Koch (2022), Yael Inokai (2023), Levin Westermann (2024).

30e Festival international de littérature de Loèche-les-Bains : 26.–28.6.2026