AUTEURS ET AUTEURES
Participent à la 23e édition du
Festival International de Littérature
de Loèche-les-Bains:
Lukas Bärfuss, Suisse
Emmanuelle Bayamack-Tam, France
Vanni Bianconi, Suisse
Karl Heinz Bohrer, Allemagne
Gianna Olinda Cadonau, Suisse
Arno Camenisch, Suisse
Roberta Dapunt, Italie
Oswald Egger, Autriche
Aslı Erdoğan, Turquie
Brigitta Falkner, Autriche
Filip Florian, Roumanie*
Nora Gomringer, Suisse
Jürg Halter, Suisse
Felicitas Hoppe, Allemagne
Esther Kinsky, Allemagne
Thilo Krause, Suisse/Allemagne
Murathan Mungan, Turquie*
Péter Nádas, Hongrie
Melinda Nadj Abonji, Suisse
Christine Pfammatter, Suisse
Ilma Rakusa, Suisse
Josef H. Reichholf, Allemagne
Cord Riechelmann, Allemagne
Sasha Marianna Salzmann, Allemagne
Judith Schalansky, Allemagne
Peter Schneider, Allemagne
Monique Schwitter, Suisse
Marina Skalova, Suisse
Ece Temelkuran, Turquie
Wolfgang Ullrich, Allemagne
Raphael Urweider, Suisse
Christina Viragh, Suisse/Hongrie
Karin Wieland, Allemagne
Fanny Wobmann, Suisse
* En coopération avec le DAAD Berlin
Aslı Erdoğan, Josef H. Reichholf, Ece Temelkuran, Wolfgang Ullrich et Karl Heinz Bohrer malheureusement dû annuler leur participation au festival. Trois nouveaux noms s’ajoutent au programme: Xiaolu Guo, Jutta Person et Armin Senser.
Lukas Bärfuss
Lukas Bärfuss, né à Thoune en 1971, est dramaturge, essayiste et romancier. Ses pièces sont jouées dans le monde entier, ses romans traduits dans plus d’une vingtaine de langues. Il vit à Zurich.
Rares sont les auteurs suisses dont la résonnance s’étende même au-delà des frontières nationales. En Suisse comme ailleurs, Lukas Bärfuss s’est imposé comme penseur critique, brillant orateur et commentateur indomptable et engagé de la vie politique et sociale.
Les sujets abordés par son nouveau recueil d’essais KRIEG UND LIEBE (Amour et guerre) sont nombreux et variés : le populisme, la fraude fiscale, la xénophobie, la langue. Bärfuss écrit sur la religion et la foi, sur la morale dans le journalisme – et sur la vie d’un représentant en produits détartrants. Son écriture révèle qu’il n’y a pas de petite ou de grande revendication, il met au jour les dimensions éthiques communes à toutes ces questions, les rend visibles et manifestes.
Ce sont en particulier ses essais sur la langue qui ont fait l’objet d’éloges : d’après Martin Ebel du « Tages-Anzeiger », « la langue, les mots, leur utilisation et leur transformation, voilà le véritable domaine de l’essayiste Lukas Bärfuss. [...] La force de Bärfuss est aussi de montrer en quoi la littérature a la faculté de proposer des alternatives à la médiocrité: ‹Tout ce qui est pourrait être autrement. C’est bien cet Autrement que nous pouvons ainsi penser.› »
KRIEG UND LIEBE. Essais. Wallstein Verlag 2018
HAGARD. Roman. Wallstein Verlag 2017
STIL UND MORAL. Essais. Wallstein Verlag 2015
KOALA. Roman. Wallstein Verlag 2014
Emmanuelle Bayamack-Tam
Emmanuelle Bayamack-Tam, écrivaine et dramaturge, est née en 1966 à Marseille. Elle est l’auteure de dix romans et nouvelles, enseigne dans un lycée de banlieue et vit à Paris.
Son dernier livre paru en allemand sous le titre ICH KOMME (Je viens) a été encensé par le Literaturclub: « à lire à tout prix ! »
Ce roman est structuré de l’intérieur par trois grands récits : fille, mère et grand-mère nous livrent trois points de vue sur une réalité inconfortable. Nelly, la plus vieille, tire un bilan de sa vie et n’a que des regrets ; Gladys, la mère, cherche à se justifier pour son incapacité à vivre, et donne libre cours à sa rage et à son désir de vengeance dans une rhétorique enflammée ; et puis il y a encore Charonne, d’abord abandonnée par ses parents, puis par ses parents adoptifs, perçue comme « noire » à cause de sa couleur de peau et grosse de surcroît. Elle est la plus délaissée parmi les laissés-pour-compte, mais elle rayonne d’une énergie inépuisable.
Dans ce subtil roman de mœurs, Emmanuelle Bayamack-Tam fait de cette fille une héroïne et réussit le tour de force d’esquisser un monde dans lequel la vie reprend petit à petit ses quartiers. Julia Amalia Heyer jubile dans le « Spiegel »: « Qui lit Bayamack-Tam ne peut être qu’enthousiaste. Il y a d’une part la langue, poétique mais qui ne perd rien en précision, à qui Bayamack-Tam – selon ses propres mots – donne la priorité sur ses personnages. Et d’autre part il y a justement ses figures, la plupart des femmes, parfois aussi des hommes, qui tous viennent d’univers hostiles, quelle qu’en soit l’apparence. »
JE VIENS. Romans. P.O.L. Folio 2016
SI TOUT N'A PAS PÉRI AVEC MON INNOCENCE. Romans. P.O.L. 2013
LA PRINCESSE DE... Romans. P.O.L. 2011
Publications en allemand:
ICH KOMME. Roman. Traduit du français par Christian Ruzicska. Secession Verlag 2017
WENN MIT MEINER UNSCHULD NICHT ALLES VOR DIE HUNDE GING. Roman. Traduit du français par Christian Ruzicska et Paul Sourzac. Secession Verlag 2014
DIE PRINZESSIN VON. Roman. Traduit du français par Christian Ruzicska en collaboration avec Flamm Vidal. Secession Verlag 2011
Vanni Bianconi
Vanni Bianconi, né en 1977 à Locarno, a fait ses études à Londres et à Milan. Il traduit de l’anglais, principalement les œuvres de W.H. Auden et de W. Somerset Maugham. Il est de plus le fondateur et directeur artistique de « Babel », festival de littérature et de traduction de Bellinzone. Il vit à Londres et à Locarno.
Ses poèmes ont été traduits en huit langues et ont été publiés dans des anthologies et des revues internationales. Ses poèmes, comme ses traductions, ont été maintes fois primés.
Vanni Bianconi est à l’aise dans plusieurs langues, et cela se voit dans son écriture. Il passe – parfois même dans un seul poème – de l’italien à l’espagnol, puis à l’anglais, et retour : « [...] Quasi vent’anni senza rima cuore e amore. / Poi corazón-tienes razón, ora siamo a heart – / I’m doing my part. Am I? Sono a Trinidad da solo. [...] ».
Dans son dernier recueil de poèmes SONO DUE LE PAROLE CHE RIMANO IN ORE POESIE, il entreprend d’écrire sur le plus grand sujet qui soit : l’amour. Avec clarté et droiture, il parle dans ses vers de l’amour sous toutes ses formes, dans une langue simple et poétique.
À Loèche, il présentera ses textes en plusieurs langues.
Publications en italien:
SONO DUE LE PAROLE CHE RIMANO IN ORE POESIE. Poèmes. Edizioni casagrande 2017
IL PASSO DELL’UOMO. Edizioni casagrande 2012
ORA PRIMA. SEI POESIE LUNGHE. Edizioni casagrande 2008
Contributions en allemand dans:
POETISCHE SCHWEIZ NO. 2 – SUISSE POETIQUE – SVIZZERA POETICA – SVIZRA POETICA – SWISS POETICS – SWISS BERPUISI. Poèmes. Edité par: Verein Poetische Schweiz. pudelundpinscher 2015
POETISCHE SCHWEIZ. MODERNE POESIE IN DER SCHWEIZ. Edité par: Roger Perret. Limmatverlag 2013
Karl Heinz Bohrer
Karl Heinz Bohrer, né en 1932, est l’un des intellectuels allemands les plus contestés. À chacune de ses prises de parole des dernières décennies, souvent en opposition directe avec l’imaginaire dominant, il s’est assuré la plus grande attention, mais aussi l’irritation de ses pairs. En tant que responsable des pages littéraire de la FAZ, il a fait l’objet de controverses au sein de sa propre rédaction ; en tant qu’éditeur de MERKUR, il s’est rendu célèbre pour sa vitesse de réaction et pour ses thématiques audacieuses ; en tant qu’enseignant dans une haute école, il est apparu comme une contre-figure de la gauche ; en tant que scientifique, il a posé avec sa théorie centrale de la soudaineté un défi à tous ceux qui aiment manipuler les réflexions historico-philosophiques comme bon leur semble.
Ce qui étonne dans son dernier livre JETZT (Maintenant), c’est un mélange tel qu’on ne le connaissait encore d’aucun intellectuel allemand : les détails intimes côtoient le diagnostic d’époque, les observations théoriques et les souvenirs émotionnels s’interpénètrent. L’auteur a un véritable sens de la mise en scène : qu’il dépeigne quand il a rendez-vous à midi avec Thomas Bernhard pour manger une saucisse et que le silence entre eux deux se fait pesant, quand son amie Ulrike Meinhof, lors de sa dernière visite avant de s’évanouir dans la nature, éteint ses cigarettes à même le sol de son appartement, ou quand il reçoit du philosophe Carl Schmitt des lettres tantôt élogieuses, et donc angoissantes, tantôt véhémentes parce que Bohrer salue en 1989 la réunification allemande – c’est toujours une physionomie intellectuelle particulière qui est donnée à voir.
JETZT. GESCHICHTE MEINES ABENTEUERS MIT DER PHANTASIE. Suhrkamp 2017
DAS ERSCHEINEN DES DIONYSOS: ANTIKE MYTHOLOGIE UND MODERNE METAPHER. Suhrkamp 2015
GRANATSPLITTER: ERZÄHLUNG EINER JUGEND. dtv 2014
PLÖTZLICHKEIT. ZUM AUGENBLICK DES ÄSTHETISCHEN SCHEINS. Suhrkamp 1981
Gianna Olinda Cadonau
Gianna Olinda Cadonau est née 1983 à Panaji en Inde, a grandi à Scuol et a fait son école obligatoire à Ftan. Elle a ensuite étudié les relations internationales et le management culturel et elle est actuellement responsable de la promotion culturelle à la Lia Rumantscha à Coire. Elle vit à Winterthur.
Son premier recueil de poèmes, ULTIM’URA DA LA NOT / LETZTE STUNDE DER NACHT (Dernière heure de la nuit), est paru en 2016. Gianna Olinda Cadonau y rassemble des poèmes écrits sur une quinzaine d’années, qu’elle traduit d’une langue à l’autre.
« La dernière heure de la nuit est une sorte d’entre-deux, entre la fin et le commencement, entre les mondes », explique la poétesse dans la « Südostschweiz ». Elle ajoute : « J’écris d’une part pour documenter, d’autre part c’est aussi une forme d’auto-analyse. » La dernière heure de la nuit est aussi à comprendre comme une métaphore : le passage d’une langue à l’autre, la dissolution des frontières, le moment où tout semble possible. Un thème central de ses poèmes est la recherche d’un chez-soi – un chez-soi géographique, linguistique, émotionnel, intellectuel.
Dans ses poèmes, on entend également la voix de la poétesse Luisa Famos, qui est avec Hilde Domin l’une de ses modèles.
À Loèche, Gianna Olinda Cadonau parlera avec MARINA SKALOVA de ses expériences dans le cadre du projet « Poethreesome ».
ULTIM’URA DA LA NOT / LETZTE STUNDE DER NACHT. editionmevinapuorger 2016
Arno Camenisch
Arno Camenisch, né en 1978 à Tavanasa dans les Grisons, écrit en allemand et en romanche (sursilvan). Son premier roman déjà (SEZ NER) a fait de lui l’un des auteurs suisses les plus reconnus. Il vit à Bienne.
Dans son nouveau livre DER LETZTE SCHNEE (La dernière neige), il parle de ce qui disparaît, et de ce qui reste. Arno Camenisch y retrouve son style caractéristique, une juxtaposition de récit et de conversation, d’anecdotes et d’aphorismes (« À quoi ressemble l’avenir, on le saura plus tard »).
Paul et Georg gèrent et entretiennent un téléski quelque part dans les Grisons. Pas l’un de ces télésièges modernes à 4 ou 6 places, mais une spectaculaire arbalète de 1971, qui rend depuis de fiers services en se hissant perche après perche péniblement sur le haut de la pente avant de la redescendre. La plupart des archets restent inoccupés, les clients ne viennent pas, souvent plusieurs jours durant. À cause du brouillard. Parce que c’est la basse saison. Parce que c’est lundi. Mais surtout parce qu’il y a rarement assez de neige. Le changement climatique, ce mot-clé abstrait, raie de la vie de Paul et Georg leur métier, et avec lui leur raison de vivre.
C’était mieux avant, mais de toute manière dans la vie il y a toujours des hauts et des bas. Le dernier livre d’Arno Camenisch est une élégie poétique et ironique sur la lente évolution du monde, dans la mélodie typique de Camenisch, dont on est immédiatement captif.
DER LETZTE SCHNEE. Roman. Engeler Verlag 2018
DIE KUR. Roman. Engeler Verlag 2015
NÄCHSTER HALT VERLANGEN. Colonnes. Engeler Verlag 2014
Roberta Dapunt
Roberta Dapunt est née en 1970 en Abtei dans le Tyrol du Sud, où elle exploite une ferme avec sa famille. Elle écrit en ladin et en italien. Elle est l’une de poétesses les plus importantes d’Italie.
NAUZ, son premier recueil à paraître en allemand, s’appelle en ladin « la mangeoire ». L’entier du recueil se consacre à l’activité fermière, à la vie là-haut dans le domaine surplombant le Val Badia. Aucune nostalgie patriotique ici, mais une réflexion poétique et dense sur la nature, sur le changement de saison, mais aussi sur le respect des êtres qui y règnent, humains comme animaux.
« Le respect, l’attachement à la nature et la volonté de survivre irriguent les vers de Dapunt », constate un critique, « ils poussent autour de créatures, autour du terrestre et de ce qui délie et libère, comme la mort. » On y rencontre des thèmes aussi variés que le Vendredi Saint, la fête ou une porte d’étable.
La poésie peut faire d’un pays un monde, c’est ce que prouve la poétesse Roberta Dapunt avec son nouveau recueil DIES MEHR ALS PARADIES (Ceci plus que le paradis). Il rassemble des vers de liturgie et de labeur, de doute et de quête de « formes pieuses ».
Une poétesse que nous pouvons enfin lire aussi chez nous. Venue d’une petite langue, le ladin, elle est arrivée dans le grand monde de la poésie : comment le chez-soi peut devenir à travers la littérature un univers, c’est ce que Roberta Dapunt nous montre avec ses moyens simples, et donc littéraux.
À Loèche-les-Bains, Roberta Dapunt lira des extraits de son œuvre et parlera avec ESTHER KINSKY de la traduction de poésie.
DIES MEHR ALS PARADIES. Poèmes. Traduit du ladin par Peter Waterhouse et Versatorium. Folio Verlag 2012
NAUZ. Poèmes et images. En ladin et en allemand. Traduit du ladin par Alma Vallazza. Folio Verlag 2012
Oswald Egger
Oswald Egger, né en 1963 dans le Tyrol du Sud, a étudié la littérature et la philosophie. Il a édité les revues « Der Prokurist » et « edition per procura ». Oswald Egger écrit de la poésie, de la prose et des pièces de théâtre, et fait des « performances aux allures de représentations théâtrales », des expositions et des livres d’artistes. Il est également professeur notamment à la haute école d’art Muthesius à Kiel. Il partage sa vie entre Vienne et la Raketenstation Hombroich. Il a reçu de nombreux prix et ses poèmes sont traduits dans de nombreuses langues.
« Ich singe, also bin ich, singe ich » (« Je chante, alors je suis, chanté-je »), ainsi commence la dernière publication d’Oswald Egger VAL DI NON. La vallée éponyme, en allemand « Nonstal », se trouve au nord de Trient. Oswald Egger montre en partant de quelque chose de très concret qu’il peut rassembler littérature, science, sons et arts visuels en un tout complexe et magistral. Le livre éblouit d’abord par ses dessins délicats, qui rappellent des illustrations scientifiques, puis entraîne par ses textes ; le sens se dégage de leur coexistence. Poésie et prose se mélangent, une démarcation claire n’est ni nécessaire, ni d’ailleurs possible.
Björn Hayer écrit dans le « Zeit » à propos de VAL DI NON : « Les textes d’Egger décrivent certes le présent, mais en regard d’un avenir proche et envisageable. Et cet avenir n’a pas de limite, tout comme ce recueil ne se restreint à aucune contrainte de genre. »
VAL DI NON. Suhrkamp 2017
HARLEKINSMÄNTEL UND ANDERE BEWANDTNISSE. Collection: Fröhliche Wissenschaft. Matthes & Seitz 2017
EUER LENZ. Prosa. Suhrkamp 2013
Aslı Erdoğan
Aslı Erdoğan, née en 1967 à Istanbul, a étudié la physique et l’informatique et a longtemps travaillé en tant que journaliste. Elle a régulièrement vécu à l’étranger, tantôt en Suisse, au Brésil, en Autriche ou en Pologne, en partie pour ses recherches (après avoir abandonné sa carrière scientifique pour se consacrer entièrement à l’écriture), mais surtout parce qu’elle ne se sentait pas en sécurité en Turquie. Dans ses chroniques, elle n’a pas hésité à manifester son soutien à la minorité kurde et à condamner la situation critique de la démocratie dans son pays d’origine. Aujourd’hui, après avoir été arrêtée lors du putsch de juillet 2016 et emprisonnée durant 132 jours, elle vit en Allemagne grâce à une bourse de séjour de deux ans.
C’est avec son troisième livre DIE STADT MIT DER ROTEN PELERINE (La ville à la pélerine rouge, 1998) qu’Aslı Erdoğan s’est réellement fait connaître en tant qu’écrivaine. Elle a reçu de nombreux prix : en 2010 elle est récompensée par le prix littéraire turc le plus important, et pendant ses mois de captivité on lui a décerné plusieurs prix internationaux de littérature ou de la paix.
Avec NICHT EINMAL DAS SCHWEIGEN GEHÖRT UNS NOCH (Le silence ne nous appartient même plus), c’est maintenant une collection de ses essais politiques qui est donnée à lire, où elle adopte inlassablement la perspective des opprimés et où elle tente de trouver des mots pour ce qui est à peine supportable. Elle « fait usage de son droit à la liberté d’expression. C’est une observatrice, elle décrit de façon pénétrante et extrêmement touchante », dit Alexander Skipis lors de la cérémonie du prix Erich-Maria-Remarque de la paix, dans sa laudatio à Aslı Erdoğan.
In Leukerbad wird Aslı Erdoğan ein Gespräch mit MURATHAN MUNGAN und ECE TEMELKURAN über die gegenwärtige Situation in der Türkei führen.
NICHT EINMAL DAS SCHWEIGEN GEHÖRT UNS NOCH. Essais. Traduit du turc par Sabine Adatepe, Şebnem Bahadır, Angelika Gillitz-Acar, Angelika Hoch-Hettmann, Oliver Kontny, Gerhard Meier. Knaus Verlag 2017
DIE STADT MIT DER ROTEN PELERINE. Roman. Traduit du turc par Angelika Gillitz-Acar et Angelika Hoch. Unionsverlag 2008
DER WUNDERSAME MANDARIN. Roman. Traduit du turc par Recai Hallaç, Ed. Galata 2008
Brigitta Falkner
Brigitta Falkner est née en 1959 à Vienne, où elle vit encore aujourd’hui. Elle écrit des livres, produit des courts-métrages et fait des dessins et des bandes dessinées. Son travail a été présenté lors de nombreuses expositions et a été plusieurs fois récompensé.
Dans son dernier livre STRATEGIEN DER WIRTSFINDUNG (Stratégies d’identification de l’hôte), il n’y a pas vraiment de scénario, même si sa prétention esthétique le rapproche d’une graphic novel. Les différentes parties ressemblent à des cahiers de bande dessinée, sans pour autant se servir de la forme classique du comic-strip : la mise en page va de l’illustration en pleine page à des arrangements complexes entre images et blocs de textes.
Le livre envoûtant de Brigitta Falkner nous offre des heures fourmillantes de bonheur en se consacrant à tous les petits parasites qui règnent et nichent autour de nous : les rotifères, les acariens, les tiques et tout ce qui se soustrait à notre vue. Brigitta Falkner travaille à la frontière entre arts visuels, livres artistiques et littérature – et dissout ces frontières avec délectation. STRATEGIEN DER WIRTSFINDUNG n’en est pas moins de la grande poésie, hautement complexe et hautement actuelle.
Sous couvert d’histoire naturelle, c’est un jeu subversif – entre composition et contamination – qui se met ainsi en place. Tout l’esprit qui distingue cette production picturale et textuelle tient dans ce concept unique.
STRATEGIEN DER WIRTSFINDUNG. Matthes & Seitz 2017
POPULÄRE PANORAMEN I. Klever Verlag 2010
BUNTE TUBEN. Anagramm. Engeler Verlag 2004
FABULA RASA. Ritter 2001
Filip Florian
Filip Florian est né à Bucarest, où il vit encore actuellement. Après ses études de géologie et de géophysique, il a travaillé comme journaliste pour la revue « Cuvintul », puis pour la « Radio Freies Europa » et pour la « Deutsche Welle ». Il est l’un des grands talents de la littérature roumaine contemporaine.
Avec ALLE EULEN (Tous les hiboux), un livre mélancolique de la mémoire, il nous offre un morceau de littérature mondiale. Luca, un garçon d’une petite ville, et Emil, qui après une vie mouvementée dans la grande ville de Bucarest atterrit de façon inattendue en province, sont deux amis qui ne se ressemblent en rien. Emil initie Luca à la littérature et à la musique, Luca lui apporte sa curiosité et les ragots du village. Au cours des nuits d’un été dans les Carpates, tous deux errent à travers bois, traversent le paysage montagneux, mythique et sauvage, et apprennent la langue des hiboux. Un roman de grande intelligence, plein de douceur et de malice, qui raconte avec une créativité imaginative et linguistique les histoires de deux petites vies. Filip Florian accomplit avec ce livre un éloge passionné de l’amitié et montre qu’il suffit parfois de légèrement modifier son point de vue pour être heureux et percevoir l’exubérance de la vie.
Selon Georg Aescht, traducteur de ALLE EULEN, « dès la première phrase qu’on lit de Filip Florian, on se rend compte qu’elle a été créée. Pas écrite ou pensée mais vécue puis créée. »
En collaboration avec le DAAD Berlin.
ALLE EULEN. Roman. Traduit du roumain par Georg Aescht. Matthes & Seitz 2016
KLEINE FINGER. Roman. Traduit du roumain par Georg Aescht. Suhrkamp 2008
Nora Gomringer
Nora Gomringer, née en 1980, est une poétesse, récitatrice et médiatrice culturelle suisse allemande. Elle vit à Bamberg, où elle dirige depuis 2010 la Villa Concordia, résidence internationale d’artistes. Depuis la publication de son recueil KLIMAFORSCHUNG (2008), elle est considérée comme l’une des poétesses les plus importantes de sa génération. Ce qui la distingue, c’est sa confiance aveugle en la langue. Et l’évidence avec laquelle elle considère la littérature et l’art comme faisant naturellement partie de la vie.
Nora Gomringer collabore aussi avec des artistes venant d’autres disciplines, et elle est elle-même active dans plusieurs médias. En plus de ses recueils de poèmes et d’essais, elle a publié ces dernières années des livrets d’opéra, des pièces radiophoniques et des films de poésie. Elle a enseigné la poétique à Koblenz/Landau, à Kiel, à Sheffield et à Vienne et elle est en charge avec Philipp Scholz des leçons de poétique 2018 de l’université de Klagenfurt.
Elle doit son succès en tant que poétesse tant à son travail virtuose sur la langue qu’à ses qualités de performeuse : grâce à sa formation de chanteuse classique, elle dispose d’un large panel d’expression artistique et d’une énergie qui lui permet d’aller explorer jusqu’au dernier recoin du langage. Quand Nora Gomringer est sur scène, ça parle, crie, résonne, siffle, chuchote, chante et jubile.
Nora Gomringer se livrera cette année aux traductrices et traducteurs du colloque de traduction.
MORBUS. Livre avec CD audio. Illustré par Reimar Limmer. Voland & Quist 2015
MEIN GEDICHT FRAGT NICHT LANGE RELOADED. Livre avec CD audio. Voland & Quist 2015
ACHDUJE. Textes à déclamer. Der gesunde Menschenversand 2015
ICH BIN DOCH NICHT HIER, UM SIE ZU AMÜSIEREN. Textes et discours. Voland & Quist 2015
Jürg Halter
Jürg Halter est né en 1980 à Berne, où il vit et travaille la plupart du temps. Il est écrivain, musicien et artiste performeur. Il fait partie des auteurs suisses les plus connus de sa génération et des pionniers du nouveau mouvement de spoken word germanophone. Il fait des vers, performe et improvise – Jürg Halter est l’un des auteurs suisse au travail le plus diversifié et n’a de cesse de se renouveler et de se réinventer. Il s’est régulièrement produit dans toute l’Europe, en Amérique, en Afrique, en Russie et au Japon et a publié de nombreux livres et CDs. Ses parutions les plus récentes comprennent le recueil de poèmes WIR FÜRCHTEN DAS ENDE DER MUSIK (Nous craignons la fin de la musique) et le 48-STUNDEN-GEDICHT (Poème de 48 heures) avec le poète japonais Tanikawa Shuntaro.
En 2016, Jürg Halter a présenté avec MONDKREISLÄUFER (Sillonneurs de lune) sa première pièce de théâtre. Ce texte de théâtre s’est depuis développé et transformé en un imposant texte en prose. Halter situe un protagoniste anonyme à la frontière entre folie et raison et l’envoie à la recherche de sa regrettée mère, quelque part sur la lune. En parallèle, il urge le lecteur de suivre ce continuel discoureur et de fonder avec lui une nouvelle communauté. Avec MONDKREISLÄUFER, Jürg Halter fournit une étonnante œuvre d’art du langage.
Son premier roman ERWACHEN IM 21. JAHRHUNDERT (Se réveiller au 21ème siècle) paraîtra en automne au Zytglogge Verlag.
MONDKREISLÄUFER. Texte en prose. Der gesunde Menschenversand 2017
ALLEINE TANZEND – IRGENDWO. EIN STRENG LIMITIERTES KÜNSTLERBUCH. Jürg Halter et Esther Vonplon. Edition Stephan Witschi 2017
DAS 48-STUNDEN-GEDICHT: EIN KETTENGEDICHT. Allemand et japonais. Wallstein Verlag 2016
WIR FÜRCHTEN DAS ENDE DER MUSIK. Poèmes. Wallstein Verlag, 2014
Felicitas Hoppe
Felicitas Hoppe, née à Hameln, est écrivaine et vit à Berlin. Elle a reçu de nombreux prix pour son œuvre, notamment le Georg-Büchner-Preis.
Dans les années 30, les auteurs populaires russes Ilja Ilf et Jewgeni Petrow furent envoyés en Amérique comme reporters par PRAWDA (« vérité » en russe), le journal du parti soviétique. Leur récit de voyage a tant fasciné Felicitas Hoppe qu’elle a décidé d’entreprendre le même.
Dans PRAWDA, EINE AMERIKANISCHE REISE (Prawda, un voyage américain), elle part en expédition dans une Amérique inconnue. De Boston à Los Angeles en passant par San Francisco avant de revenir à New York, ce sont près de dix mille miles aussi comiques que poétiques qu’elle parcourt ainsi. Les yeux grand ouverts, l’esprit acéré, elle déboule comme une tornade littéraire sur les traces d’Ilf et de Petrow, ses prédécesseurs et désormais figures culte. À leurs côtés, Hoppe va visiter les usines Ford et la première chaise électrique, fait courir sa main sur la barrière de Tom Sawyer, disparaît dans un ouragan et tombe, en plein œil du cyclone, sur Quentin Tarantino en personne. PRAWDA présente ainsi au lecteur le pays le plus extraordinaire de la Terre tel qu’il n’a encore jamais été donné à lire : une découverte littéraire mondiale.
Pour Felicitas Hoppe, il ne s’agit pas de décrire ce qui s’offre ostensiblement à notre regard, mais bien les frontières troubles de la réalité.
PRAWDA: EINE AMERIKANISCHE REISE. S. Fischer Verlag 2018
HOPPE. Roman. S. Fischer Verlag 2013
IWEIN LÖWENRITTER. D’après le roman de Hartmann von Aue. S. Fischer Verlag 2011
SIEBEN SCHÄTZE: AUGSBURGER VORLESUNGEN. S. Fischer Verlag 2009
Esther Kinsky
Esther Kinsky, née en 1956, a étudié la slavistique et travaille depuis puls de 30 ans comme traductrice littéraire du polonais, du russe et de l’anglais. Esther Kinsky, régulièrement récompensée tant pour ses traductions que pour sa propre œuvre littéraire, vit à Berlin et à Battonya, en Hongrie.
Dans HAIN (Bosquet), elle envoie sa narratrice faire un voyage en Italie loin des centres touristiques et la renvoie en même temps dans son enfance, dans l’Italie des années septante. Ce « roman de terrain », d’après le sous-titre, brille tant par le vocabulaire distinct de Kinsky et son jeu avec les sonorités de la langue que par son regard clair et attentif sur la nature, l’humain et les souvenirs.
Son recueil de poèmes AM KALTEN HANG (Sur la pente froide) est une prolongation de VIAGG’INVERNAL, un voyage hivernal, sous la forme d’un recueil de textes en prose – une nouvelle preuve parmi tant d’autres de la virtuosité de son travail sur la langue, à petite et grande échelle. Les illustrations de Christian Thanhäuser qui l’accompagnent seront exposées à Loèche durant le festival.
Au sujet de la traduction, Esther Kinsky a dit dans une interview pour le Goethe Institut de Pologne: « Le traducteur travaille toujours le long de la vision originale de l’auteur, ce ne sont pas ses propres images qu’il crée, même s’il trouve les mots pour. Le tempo, le tempérament et la température de la langue et de la description ne sont pas ceux du traducteur. »
À Loèche-les-Bains, Esther Kinsky lira des extraits de son œuvre et parlera avec ROBERTA DAPUNT de la traduction de poésie.
KŐ NÖVÉNY KÖKÉNY. Poèmes. Edition Thanhäuser 2018
HAIN. GELÄNDEROMAN. Suhrkamp 2018
AM KALTEN HANG. VIAGG’ INVERNAL. Poèmes. Matthes & Seitz 2016
AM FLUSS. Roman. Matthes & Seitz 2014
Thilo Krause
Thilo Krause, né en 1977 à Dresde, vit à Zurich. Après ses études d’ingénierie commerciale à Dresde et à Londres, Thilo Krause a obtenu son doctorat à l’EPF Zurich et a ensuite travaillé comme directeur de recherches à l’Office fédéral de l’énergie. Il a été chercheur à l’EPFZ jusqu’en 2015 et occupe maintenant un poste à la centrale électrique de la ville de Zurich.
En décernant en 2016 le Brentano-Preis à Thilo Krause, le jury a récompensé une œuvre où « des vers calmes mettent un contrepoint au bourdonnement médiatique : en peu de mots, et dans une langue sans prétention, cet observateur très précis saisit des ambiances et des situations de vie et les transforme en images sonores et langagières d’une grande profondeur. Le poème devient un lieu, ‹et quitte complètement l’ordre des choses›. »
Thilo Krause dit lui-même au sujet de l’ancrage de ses poèmes maintes fois primés : « mon monde est le quotidien. » Dans son écriture, on perçoit une grande sensibilité pour les atmosphères et beaucoup d’empathie pour les humains.
Dans son dernier recueil de poèmes WAS WIR REDEN, WENN ES GEWITTERT (Ce que nous disons quand le tonnerre gronde), paru dans la fameuse collection Lyrik Kabinett, « Thilo Krause soulève des mondes de souvenirs, les pèse et les tourne et retourne entre ses doigts, – tout cela avec une incroyable délicatesse qui exclut nostalgie, mélancolie et sentimentalité », dit Timo Brandt dans le magazine SIGNATUREN.
WAS WIR REDEN, WENN ES GEWITTERT. Poèmes. Hanser 2018
UM DIE DINGE GANZ ZU LASSEN. Poèmes. poetenladen 2015
UND DAS IST ALLES GENUG. Poèmes. poetenladen 2012
Murathan Mungan
Murathan Mungan est né en 1955 à Istanbul et a grandi à Mardin, une ville multiculturelle du sud-ouest de l’Anatolie, en Turquie. Depuis plus d’une trentaine d’années, cette région est le décor d’un combat contre les kurdes. Mungan lui-même a des origines kurdo-arabes. Dans son enfance, cette langue lui était proscrite. C’est ainsi qu’il a toujours évolué dans un univers de tension culturelle.
Murathan Mungan fait partie des auteurs turcs contemporains les plus connus. C’est en particulier un lectorat jeune et libéral qui estime et admire ses livres. Il mêle avec prédilection des éléments de culture pop occidentale avec des archétypes mythiques orientaux. En résulte une écriture d’apparence hybride, aux allures à la fois postmodernes et orientales, mais qui vise constamment à la confrontation critique avec les questions actuelles. Mungan s’engage autant pour les droits des Kurdes que contre la discrimination des personnes homosexuelles. Il dit de lui-même qu’il « plaide gay », car comme il le dit dans une interview, dans un pays comme la Turquie, « être gay est un mode de vie en soi ».
Son recueil de nouvelles STÄDTE AUS FRAUEN (Villes de femmes) a pour sujet les femmes dans l’Islam. Mungan met en scène des protagonistes à la psychologie finement ciselée, loin de tout conflit qui d’après notre perception occidentale est censé déterminer la vie d’une femme turque.
In Leukerbad wird Murathan Mungan ein Gespräch mit ASLI ERDOĞAN und ECE TEMELKURAN über die gegenwärtige Situation in der Türkei führen.
En collaboration avec le DAAD Berlin.
STÄDTE AUS FRAUEN. Nouvelles. Traduit du turc par Gerhard Meier. blumenbar 2010
TSCHADOR. Roman. Traduit du turc par Gerhard Meier. blumenbar 2008
PALAST DES OSTENS. Nouvelles. Traduit du turc par Birgit Linde et Alex Bischof. Unionsverlag 2006
Péter Nádas
Péter Nádas est né à Budapest, est photographe, écrivain et est l’un des grands auteurs de notre époque. À son œuvre romanesque viennent s’ajouter aujourd’hui ses mémoires sous le titre AUFLEUCHTENDE DETAILS (Détails éclairs) – un document intime et un témoignage d’histoire contemporaine d’une grande force narrative.
Le 14 octobre 1942, alors que la mère de Nádas est dans le tram en route pour l’hôpital pour donner naissance à son fils, un commando d’intervention liquide le ghetto de Mizocz, Anne Frank note consciencieusement le poids de chacun des membres de sa famille, Jan Karski transmet au gouvernement polonais en exil dans les Pyrénées des nouvelles de la résistance et Viktor Klemperer meurt de faim à Dresde.
Chaque évènement a une répercussion sur les autres évènements, selon Nádas, que ce soit en politique ou dans l’histoire personnelle de chacun. Ce sont ces moments qui rendent l’histoire palpable et qui constituent des souvenirs – précisément ces « détails éclairs ». Les mémoires de Péter Nádas n’en analysent pas les causes et conséquences en suivant la chronologie, mais procèdent par association, comme dans ses grands romans. Et à chaque épisode la question mystère se renouvelle : comment suis-je devenu celui que je suis quand chaque souvenir personnel, chaque influence découle directement de l’histoire? Quand chaque instant de la vie n’est toujours que la pointe d’un iceberg?
Péter Nádas jette un regard rétrospectif sur sa vie qu’il met jusque dans les moindres détails en relation avec les bouleversements d’un continent en violente situation de rupture.
AUFLEUCHTENDE DETAILS: MEMOIREN EINES ERZÄHLERS. Traduit du hongrois par Christina Viragh. Rowohlt Verlag 2017
PARALLELGESCHICHTEN. Traduit du hongrois par Christina Viragh. Rowohlt Verlag 2012/2013 (livre de poche)
BUCH DER ERINNERUNG. Roman. Traduit du hongrois par Hildegard Grosche. Rowohlt Verlag 1991/1999 (livre de poche)
Melinda Nadj Abonji
Melinda Nadj Abonji est née 1968 dans la Vojvodina, la région hongrophone de la Serbie, et est arrivée en Suisse à l’âge de quatre ans. Elle est écrivaine et musicienne et vit à Zurich.
Elle est l’une des auteures suisses à succès de ces dernières années : son roman TAUBEN FLIEGEN AUF (Des colombes s’envolent) est le seul livre a avoir reçu à la fois un prix suisse et le prix allemand (Deutscher Buchpreis) de littérature.
Dans son dernier roman, Melinda Nadj Abonji parle de la douce résistance de l’imaginaire contre les restrictions d’un système qui ne connaît que ordre, obéissance et soumission. SCHILDKRÖTENSOLDAT (Tortue-soldat) raconte l’histoire de Zoltán qui « ne va pas très bien dans sa tête » ; mais le monde qui l’entoure est encore plus détraqué. Alors que partout la folie de la guerre brûle, c’est lui qui sera catalogué comme aliéné.
En compagnie des musiciens Balts Nill et Mich Gerber, Melinda Nadj Abonji a développé une nouvelle forme de performance musicale et littéraire qu’elle présentera à Loèche-les-Bains. Melinda Nadj Abonji navigue entre manuscrit et sessions d’improvisation, entre chant et narration.
BALTS NILL travaille comme percussionniste avec une diversité d’objets, créée des motifs sonores et compose des morceaux avec ou sans paroles. Il est membre fondateur de « Stiller Has ».
MICH GERBER est un bassiste d’exception, novateur et aux multiples facettes, qui a développé une orientation stylistique qui se trouve quelque part entre classique, électro, musique ancienne et chanson populaire, à mi-chemin entre l’orient et l’occident.
SCHILDKRÖTENSOLDAT. Roman. Suhrkamp 2017
TAUBEN FLIEGEN AUF. Roman. Jung & Jung Verlag 2010
IM SCHAUFENSTER IM FRÜHLING. Roman. Amman Verlag 2004. Nouvelle édition chez Jung & Jung Verlag 2011
Christine Pfammatter
Christine Pfammatter a grandi à Loèche. Elle a étudié la philosophie, la littérature et l’histoire de l’art à Berne et à Fribourg. Elle vit et travaille à Berlin depuis de nombreuses années en tant que rédactrice, traductrice et enseignante.
Dans ses livres, elle aborde des thèmes quotidiens, mais également sociaux. La fiction comme le vécu la poussent à méditer sur la vie et sur la diversité humaine. Christine Pfammatter réussit toujours dans ses petits textes à ancrer ses réflexions philosophiques et fluctuantes dans le quotidien, pour en tirer des miniatures existentielles.
Dans son dernier recueil d’essais, elle revient sur les contradictions et les beautés de notre époque et esquisse une image plurielle du Valais et de ses habitants. Ses textes ont souvent une allure de journal intime. En tant qu’autrice, elle enregistre ce qui se passe autour d’elle, et y réagit à la manière d’un sismographe de la société, sans jamais manquer de soigner la beauté de sa langue.
La densité des expériences vivantes ou vécues est mise en langue sous forme de notes, d’essais, d’observations, d’histoires brèves ou de réflexions philosophiques.
« Le Valais », dit-elle dans un entretien, « est un continent à soi, avec ses vents désertiques et son climat glaciaire. Au lieu des retombées, nous mesurons ici les contrastes. »
Christine Pfammater écrit régulièrement des chroniques pour le « Walliser Boten » ainsi que des textes sur l’art contemporain.
PERMANENT TOURIST. Essais. Rotten Verlag, 2017
SCHNEE IM MÄRZ. Prose. Leipziger Literaturverlag, 2014
ANDERE NAMEN. Prose. Leipziger Literaturverlag, 2012
Ilma Rakusa
Ilma Rakusa, née en Slovaquie en 1946, de mère hongroise et de père slovène, a étudié la slavistique et la romanistique à Zurich, Paris et Saint-Pétersbourg. Elle vit comme écrivaine, traductrice, journaliste et chargée de cours à Zurich. Rakusa est membre de la « Deutsche Akademie für Sprache und Dichtung ».
Elle contribue de plus avec ses nombreuses traductions du russe, (Marina Zwetajewa, Alexei Remisow), du français (Marguerite Duras), du serbo-croate (Danilo Kiš) et de l’hongrois (Imre Kertész, Péter Nádas) à la transmission des littératures européennes de l’Est.
Dans la justification du jury du Berliner Literaturpreis qu’elle a obtenu en 2017, on peut lire : « Ilma Rakusa est une voix significative de cette littérature d’Europe centrale plurilingue et marquée par les expériences de migration, qui a été marginalisée par la terreur nationaliste et par les dictatures communistes et écartée de la conscience commune. Son œuvre littéraire thématise avec beaucoup de poésie et de sensibilité la diversité culturelle et la polyphonie de l’Europe. On y trouve des textes de tous les genres littéraires, en particulier des récits et de la poésie. La littérature de Rakusa se distingue par sa conscience aigüe de la langue et de la forme ainsi que par sa musicalité et par un horizon d’allusions extranationales ; ses travaux poétiques éblouissent par un niveau rare de réflexion. »
IMPRESSUM: LANGSAMES LICHT. GEDICHTE. Droschl Verlag 2016
EINSAMKEIT MIT ROLLENDEM R. Nouvelles. Droschl Verlag 2014
AUFGERISSENE BLICKE. BERLIN-JOURNAL. Droschl Verlag 2013
Josef H. Reichholf
Josef H. Reichholf, né en 1945, est l’un des biologistes les plus influents de l’espace germanophone. Il a enseigné durant de longues années aux deux universités de la ville de Munich et a été chef de département à la Collection nationale de zoologie. Reichholf est l’auteur de plusieurs livres sur la nature et la protection de la nature, sur l’écologie, l’évolution et sur la protection du climat et de l’environnement. Cet auteur de best-seller a été récompensé par plusieurs prix, parmi lesquels le prix Sigmund Freud pour la prose scientifique.
Josef H. Reichholf s’est fait un nom comme penseur anticonformiste. C’est par exemple de lui que nous vient la thèse selon laquelle ce n’est pas l’insuffisance croissante de gibier qui a conduit à la sédentarisation de l’homme, mais bien la possibilité de stocker des ressources et la découverte de substances enivrantes.
Dans son livre SYMBIOSEN (Symbioses), il met en lumière les surprenantes formes de coexistence dans la nature. Il nous fait ainsi ressentir quelle attention nous nous devons d’accorder à la nature – et à nous-mêmes en tant que parties intégrantes de cette dernière. Car dans la vraie vie, personne ne peut vivre complètement coupé de son environnement. Son livre HAUSTIERE (Animaux domestiques) donne lui aussi à penser : alors que chats et chiens sont souvent le substitut choyé d’une vie sociale laissant à désirer, on réduit les animaux utilitaires en élevage de masse à des machines vivantes.
À Loèche-les-Bains, Josef H. Reichholf présentera avec CORD RIECHELMANN et l’éditrice JUDITH SCHALANSKY la collection « Naturkunden » (Histoires naturelles) de Matthes & Seitz.
HAUSTIERE. Édité par Judith Schalansky. Matthes & Seitz 2017
SYMBIOSEN. En collaboration avec Johann Brandstetter. Édité par Judith Schalansky. Matthes & Seitz 2017
Cord Riechelmann
Cord Riechelmann, né en 1960 à Celle, a étudié la biologie et la philosophie à la Freie Universität de Berlin. Il a donné des cours sur le comportement social des primates et sur « l’histoire de la recherche en biologie ». Il travaille également en tant que chroniqueur et reporter de nature urbaine pour les « Berliner Seiten » du « Frankfurter Allgemeinen Zeitung ». Il s’intéresse principalement aux conditions de vie entre nature et culture dans les espaces urbains. Il vit comme auteur et journaliste à Berlin.
Son livre sur les corbeaux (KRÄHEN), premier volume de la collection « Naturkunden » (Histoires naturelles), témoigne de sa vision englobante. Il rapporte l’étonnante histoire naturelle et culturelle de ces intelligents volatiles et décrit vingt sortes de corbeaux qu’il a pu observer sur cinq continents. À travers son portrait animalier, il propose de porter un regard bienveillant sur le prétendument familier.
Comme on a pu l’entendre à la radio culturelle RBB, « KRÄHEN est un mélange vif et hétérogène d’observations sur l’oiseau noir ; c’est un genre hybride, une idée pensée jusqu’au bout par des passeurs de frontières conceptuelles qui officient désormais comme médiateurs entre philosophie et biologie, entre contenu et mise en forme, entre sciences naturelles et littérature. »
À Loèche-les Bains, Cord Riechelmann présentera avec JOSEF H. REICHHOLF et l’éditrice JUDITH SCHALANSKY la collection « Naturkunden » (Histoires naturelles) de Matthes & Seitz.
KRÄHEN: EIN PORTRÄT. Édité par Judith Schalansky. Matthes & Seitz 2013
WILDE TIERE IN DER GROSSSTADT. Nicolaische Verlagsbuchhandlung 2004
BESTIARIUM. DER ZOO ALS WELT – DIE WELT ALS ZOO. Die andere Bibliothek Band 227. Eichborn 2003
Sasha Marianna Salzmann
Sasha Marianna Salzmann, née en 1985 à Wolgograd, est arrivée en 1995 avec sa famille en Allemagne en tant que réfugiée humanitaire juive. Après ses études en littérature, en théâtre et médias et en écriture scénique, elle s’est rapidement imposée en tant qu’auteure de théâtre et est actuellement dramaturge en résidence du Maxim-Gorki-Theater de Berlin. Sasha Marianna Salzmann vit entre Berlin et Istanbul.
Son premier roman AUSSER SICH (Hors de soi) est paru en 2017 et a été sélectionné pour la shortlist du Deutscher Buchpreis. Elle y raconte l’histoire des jumeaux Alissa et Anton, qui émigrent avec leurs parents du Moscou postsoviétique dans la province allemande de l’ouest. Plus tard, alors qu’Alissa a déjà abandonné ses études en mathématiques, Anton disparaît sans laisser de trace. Un jour, une carte postale arrive d’Istanbul – sans texte, sans envoyeur. Dans les tréfonds de la ville du Bosphore et de son histoire familiale, Alissa part à la recherche de son frère, mais surtout d’un sentiment d’appartenance dépassant la patrie, la langue maternelle et le genre.
La FAZ dit à propos de AUSSER SICH: « Brisé en plusieurs endroits, replié et tourné vers soi-même, le roman réussit à dérouler sa fabuleuse histoire à travers une famille et un siècle avec le miroitement et le scintillement d’un kaléidoscope. [...] C’est un véritable système familial qu’Ali entreprend de reconstituer depuis Istanbul et qui l’entraîne toujours plus loin dans l’histoire. Ces réminiscences multiples la conduiront au cœur des grands drames du vingtième et du début du vingt-et-unième siècle. »
AUSSER SICH. Roman. Suhrkamp 2017
Judith Schalansky
Judith Schalansky, née en 1980 à Greifswald, a fait ses études en histoire de l’art et en design de la communication, elle a enseigné les bases de la typographie à la haute école de Potsdam et vit aujourd’hui comme écrivaine et éditrice indépendante à Berlin. Ses travaux dans ces deux domaines ont été plusieurs fois primés, notamment par le Spycher : prix littéraire de Loèche. Ses livres sont traduits dans plus de vingt langues.
Depuis le printemps 2013, elle est responsable chez Matthes & Seitz Berlin de la collection « Naturkunden » (Histoires naturelles).
Dans cette collection paraissent des livres qui racontent la nature, les animaux et les plantes, les champignons et les humains, les paysages, les pierres et les corps célestes, la nature vive comme morte, étrangère et familière. Le titre de la collection est programmatique: il ne s’agit pas ici de simplement faire de la science, mais de l’étude passionnée du monde – avec expertise, éloquence et en ayant conscience qu’elle parle surtout de l’homme et de son regard sur la nature, dans laquelle il est lui-même inclus. Chaque livre de cette collection, indépendamment de son genre, formule sa propre histoire de la nature, et cela avec autant de beauté et de complexité que la nature elle-même : illustré, relié à l’ancienne, cousu au fil et pourvu d’un frontispice et d’une tranche colorée. « Naturkunden » célèbre ainsi avant tout les possibilités infinies et inimitables d’une culture vivante du livre.
DER HALS DER GIRAFFE. Roman initiatique. Suhrkamp 2012
ATLAS DER ABGELEGENEN INSELN. FÜNFZIG INSELN, AUF DENEN ICH NIE WAR UND NIEMALS SEIN WERDE. Mare Verlag 2009
BLAU STEHT DIR NICHT. Roman maritime. mare Verlag 2008
Peter Schneider
Peter Schneider, né en 1940 à Lübeck, a étudié la philosophie et l’histoire à Fribourg et à Berlin. Il a écrit des romans, des essais et des scénarios. Sa vingtaine d’ouvrages a été traduite en plus de 25 langues. Il a été professeur invité de nombreuses universités américaines, parmi lesquelles Stanford, Princeton et Harvard.
En tant qu’activiste, porte-parole et compagnon de lutte de Rudi Dutschke, il a intensément vécu toutes les phases du mouvement contestataire de 1966 aux années septante. Il a également été un important chroniqueur de cette révolte.
Dans REBELLION UND WAHN. MEIN 68 (Rébellion et folie. Mon 68), il livre 40 ans plus tard à la fois une réflexion historique et une introspection littéraire à l’atmosphère obsédante. Il en tire un bilan caractéristique de son œuvre : « L’acquis le plus important du mouvement soixante-huitard allemand reste d’avoir marqué une rupture massive – et probablement définitive – avec la culture de l’obéissance. Son plus grand pêché a été que ses initiateurs, après une amorce démocratique et libertaire, ont finalement succombé à une doctrine profondément antidémocratique en fermant les yeux devant les crimes de leurs modèles révolutionnaires à Cuba, au Vietnam, au Cambodge et en Chine. »
Peter Schneider n’a jamais hésité à se confronter à son propre passé et à celui de sa génération, en particulier dans ses nombreux articles, parus dans une série de revues en tout genre allant du journal de gauche « Kursbuch » au « Spiegel » en passant par le feuilleton de la FAZ. Il a même écrit dans le « Welt » de Springer, lui qui en 1968 a massivement contribué au « procès Springer ».
CLUB DER UNENTWEGTEN. Roman. Kiepenheuer & Witsch 2017
DIE LIEBEN MEINER MUTTER. Eine Rekonstruktion. Kiepenheuer & Witsch 2013
REBELLION UND WAHN. Mein 68. Kiepenheuer & Witsch 2010
Monique Schwitter
Monique Schwitter est née en 1972 à Zurich et vit depuis 2005 à Hambourg. Elle a appris les métiers de comédienne et de réalisatrice à Salzburg, a notamment travaillé pour les Schauspielhaus de Zurich, Francfort, Graz et Hambourg et vit aujourd’hui de son activité d’écrivaine. Monique Schwitter est une tisseuse de souvenirs ; elle écrit pour contrer l’oubli négligeant avec lequel de nombreuses personnes repoussent leur vie, au lieu de partir à sa recherche en s’aidant de la force du souvenir.
Alexander Camann du « Zeit » ne tarit pas d’éloges au sujet de son roman EINS IM ANDERN (L’un dans l’autre) : « Dans la littérature germanophone contemporaine, on a rarement écrit sur l’amour de façon aussi calme et virtuose, entraînante et intelligente, précise et surtout exempte d’atermoiements. »
Partant d’une banale recherche sur Google au sujet de son ex, Monique Schwitter déploie les amours passées de sa protagoniste d’une quarantaine d’années. Ils sont au nombre de douze et ils n’ont pas que ce chiffre (et leurs noms) en commun avec les apôtres. Monique Schwitter avance plusieurs pistes d’interprétation ; la protagoniste devient alors une autrice qui peine à faire progresser son roman jusqu’à ce qu’elle parvienne à faire fructifier ses histoires de cœur. Elle tisse alors avec virtuosité une toile entre histoires, passé, avenir, réalité et fiction jusqu’à créer une construction littéraire magistrale, finalement pas si éloignée de la vraie vie.
EINS IM ANDERN. Roman. Droschl Verlag 2015
GOLDFISCHGEDÄCHTNIS. Nouvelles. Droschl Verlag 2011
OHREN HABEN KEINE LIDER. Roman. Residenz Verlag 2008
Marina Skalova
Marina Skalova est née en 1988 à Moscou et a grandi en France et en Allemagne. Elle a étudié la littérature et la philosophie à Paris, à Berlin et à l’Institut littéraire suisse à Bienne. Elle travaille comme traductrice, dramaturge, critique de théâtre et rédactrice et vit à Genève. Ses textes ont été publiés dans plusieurs revues et anthologies en France, en Allemagne et en Suisse ou ont été joués à la radio.
Marina Skalova écrit en deux langues, en allemand et en français, et elle traduit elle-même ses poèmes. Elle se sert ainsi d’une langue pour compléter l’autre, pour éradiquer les inexactitudes, pour ouvrir des espaces de résonnance supplémentaires.
Son recueil de poèmes ATEMNOT (SOUFFLE COURT) a reçu en 2016 le fameux Prix de la vocation en France. Les poèmes qu’il contient sont courts et d’une grande densité poétique. Dans les mots de « Viceversa », « [...] l’obstination poétique libère la langue du corset de la traduction. La signification des mots et le rythme des vers entrent en tension, les images se refusent à la transposition. C’est ainsi que se développent des déviances minimales, dans lesquelles chaque langue fait valoir son exigence à une existence propre: dans le rythme, dans les mots et dans les métaphores. »
Marina Skalova parlera à Loèche-les-Bains avec GIANNA OLINDA CADONAU de ses expériences dans le cadre du projet « Poethreesome ».
EXPLORATION DU FLUX. Romans. Seuil 2018
AMARRES. Récit. L'Âge d'Homme 2017
ATEMNOT (SOUFFLE COURT). Poèmes en français et allemand. Cheyne 2016
Ece Temelkuran
Ece Temelkuran, née à Izmir, est juriste, écrivaine et journaliste. Avant qu’elle ne soit condamnée au silence par une campagne de diffamation, elle comptait parmi les journalistes les plus importantes de Turquie. Son attitude d’opposition et de critique envers le gouvernement a eu raison de son poste au sein de l’un des plus grands journaux turcs.
Sans souvenir il n’y a pas d’avenir. C’est à partir de cette devise qu’elle a écrit son dernier roman STUMME SCHWÄNE (Cygnes muets). Il raconte l’histoire d’une amitié d’enfance au cours des mois qui précédent le putsch militaire de 1980 en Turquie. C’est une période d’instabilité politique. Le pays est profondément divisé. La terreur dans les rues rappelle les temps de guerre civile. Une vague d’arrestations envahit le pays. Tous les humains sont passibles de suspicion. Un climat de peur règne sur la Turquie en cet été 1980.
C’est comme si Temelkuran nous parlait de la Turquie actuelle. Mais STUMME SCHWÄNE est paru en turc une bonne année avant la tentative de putsch militaire de l’été 2016. « Le roman n’est pas prophétique, il est plutôt censé mettre au jour les causes de la folie actuelle en Turquie », dit Ece Temelkuran. Il n’y a pas que le parti AKP, actuellement au pouvoir, qui a corrompu la Turquie ces quinze dernières années. Tout a commencé après le putsch militaire de 1980. « C’est là qu’on a commencé à mettre dans la tête des gens que poser des question et avoir un esprit critique étaient de mauvaises choses. »
In Leukerbad wird Ece Temelkuran ein Gespräch mit MURATHAN MUNGAN und ASLI ERDOĞAN über die gegenwärtige Situation in der Türkei führen.
STUMME SCHWÄNE. Roman. Traduit du turc par Johannes Neuner. Hoffmann und Campe 2017
EUPHORIE UND WEHMUT. DIE TÜRKEI AUF DER SUCHE NACH SICH SELBST. Traduit du turc par Sabine Adatepe et Monika Demirel. Hoffmann und Campe 2015
WAS NÜTZT MIR DIE REVOLUTION, WENN ICH NICHT TANZEN KANN. Roman. Atlantik 2014
Wolfgang Ullrich
Wolfgang Ullrich est né à Munich et y a étudié la philosophie, l’histoire de l’art, la logique, les théories des sciences et la germanistique. Après plusieurs charges de cours et chaires occupées dans plusieurs hautes écoles, il vit aujourd’hui à Leipzig et publie principalement des textes sur l’histoire et la critique du terme d’art, sur les univers picturaux modernes et sur les phénomènes de prospérité.
Wolfgang Ullrich s’intéresse particulièrement à la trajectoire des valeurs autour desquelles tout semble tourner, dans quelque domaine que ce soit. Les valeurs sont facilement évoquées par les politiciens, nous nous en réclamons tous volontiers – dans le monde de la consommation, dans l’art d’action politique, dans l’habitat, dans l’alimentation et dans le culte du fitness. La thèse d’Ullrich pour expliquer cette tendance est que les valeurs flattent la conscience de soi. Elles fournissent un cadre qui nous aide à nous sentir moralement bon, voire même créatif. Il étudie comment les valeurs sont individuellement mises en scène, et cherche à savoir comment les débats socio-politiques se développent sous cette égide. Si chacun s’avance au nom de la liberté, de la durabilité et de la sécurité, n’est-ce pas étouffer une culture de la discussion et de la dispute ?
Le constat d’Ullrich est que « le contraste entre ‚gauche’ et ‚droite’ est moins marqué qu’entre ‚pauvre’ et ‚riche’ – donc entre les humains occupés à s’assurer un minimum vital et les humains disposant de suffisamment de ressources pour consacrer quotidiennement leur esprit à se réclamer de certaines valeurs et pour pouvoir considérer leurs actions et leurs consommations comme porteuses de sens. »
WAHRE MEISTERWERKE. STILKRITIK EINER NEUEN BEKENNTNISKULTUR. Wagenbach 2017
SIEGERKUNST. NEUER ADEL, TEURE LUST. Wagenbach 2016
DES GEISTES GEGENWART: EINE WISSENSCHAFTSPOETIK. Wagenbach 2014
Raphael Urweider
Né en 1974, Raphael Urweider appartient à une génération qui ne se consacre plus exclusivement à une seule discipline artistique. Bien que la poésie reste le nerf central de son travail, Raphael Urweider, né et résidant à Berne, est également musicien, auteur de théâtre et traducteur.
Un de ses modèles en poésie est H.C. Artmann. Cet auteur est également étroitement lié à sa première visite à Loèche-les-Bains il y a vingt ans, puisque c’est là, dans les montagnes, qu’il l’a rencontré pour la première fois. Depuis, Raphael Urweider a rendu de nombreuses visites à H.C. Artmann à Vienne pour lui présenter ses poèmes, pour lesquels il recevait des encouragements enthousiastes.
Son nouveau recueil de poèmes WILDERN (Chasse sauvage), qu’il publie après dix ans de silence éditorial, ne suit pas la chronique d’un siècle, mais de l’une de ses horloges intérieures : la civilisation et la nature. À travers les forts contrastes entre les poèmes, qui sont certainement notamment dus à la longue période de travail, Raphael Urweider assoit son nouveau recueil sur une attitude fondamentalement critique et politique. Ces poèmes réflexifs et brillamment mis en langue entraînent le lecteur dans les ruptures du présent, sans pour autant se soumettre aux injonctions de l’air du temps.
Le retour d’un jeune sauvage en poète mûr. Il porte à notre vue les fruits étonnants de l’histoire du présent. Notre attente a été récompensée.
WILDERN. Poèmes. Hanser Verlag 2018
DER TEICH. De Robert Walser. Traduit par Händl Klaus et Raphael Urweider, Edité par Reto Sorg. Insel Bücherei 2014
ALLE DEINE NAMEN. GEDICHTE VON DER LIEBE UND DER LIEDERLICHKEIT. DuMont 2008
Christina Viragh
Christina Viragh, née à Budapest en 1953, a émigré en 1960 en Suisse avec sa famille. Elle vit aujourd’hui à Rome. Elle est membre correspondant de la « Deutsche Akademie für Sprache und Dichtung » et la traductrice de Péter Nádas, Sándor Márai, Imre Kertész, Alain-Fournier et bien d’autres.
Douze ans ont passé depuis la publication du dernier roman de Christina Viragh. Entre temps, elle a reçu de nombreux prix pour son œuvre de traductrice.
Dans son nouveau roman EINE DIESER NÄCHTE (Une de ces nuits), Christina Viragh se saisit d’une situation que nous sommes nombreux a avoir expérimentée : sur un vol long courrier, le besoin de partage communicatif du voisin de siège se fait pressant. En l’occurrence, c’est Emma qui en est la victime. Elle est assise à côté de Bill, l’Américain par excellence, qui étale l’histoire de sa vie encouragé par le whisky qu’il consomme en portions généreuses. Et il la raconte bien. Si bien que les personnes autour se mettent elles aussi faire la lumière sur leur vie. Des abysses s’ouvrent, des liens se révèlent, et certains ne sortiront pas de cette nuit indemnes, car comme Rainer Moritz le résume dans la NZZ : « Il ne s’agit pas ici, selon les mots de Bill, ‚d’un innocent bavardage aérien’, mais bien d’un concert existentiel de voix dans les turbulences d’un Boeing 777, où l’insécurité de l’existence prend au corps. »
À Loèche-les-Bains, Christina Viragh lira des extraits de son dernier roman et parlera en compagnie de PÉTER NÁDAS et ILMA RAKUSA des romans de Péter Nádas.
EINE DIESER NÄCHTE. Dörlemann 2018
IM APRIL. Ammann 2006
PILATUS. Ammann 2003
Karin Wieland
Karin Wieland est née en 1958, a étudié les sciences politiques avec une spécialisation en théorie politique et en histoire des idées et vit aujourd’hui à Berlin.
Dans son dernier livre DAS GESCHLECHT DER SEELE (Le sexe de l’âme), Karin Wieland fait montre d’un surprenant mélange entre histoire du théâtre et histoire des femmes du début du XXe siècle. L’individualité s’impose face aux rôles modèles traditionnels : avec Brecht et Hofmannsthal, la femme moderne fait son entrée en scène.
Karin Wieland étudie « l’apparition de la femme moderne » à laquelle ces deux poètes ont travaillé. Les deux focales de son livre ne sont cependant pas les deux dramaturges, mais deux femmes : les comédiennes Gertrud Eysoldt et Carola Neher.
Quand Gertrud Eysoldt, courbée et les cheveux relâchés, montait sur scène, elle incarnait toute la misère d’Elektra. Le rôle qu’Hugo von Hofmannsthal avait écrit pour elle lui collait au corps. Il déclara la comédienne « interprète du nouveau comportement spirituel ». 20 ans plus tard, Berthold Brecht représente avec Helene Weigel et Carola Neher la femme glaciale, qui même en amour pense toujours au calcul.
Neher et Weigel sont pour Brecht les instrument d’un art qui au XXe siècle est également politique : c’est de ce lien aussi que traite le livre de Karin Wieland. Elle le dit elle-même : « La comparaison [de Hofmannsthal et Brecht] montre quelle révolution des sentiments a eu lieu dans les trente premières années du dernier siècle. Elle nous poursuit encore. »
DAS GESCHLECHT DER SEELE. HUGO VON HOFMANNSTHAL, BERT BRECHT UND DIE ERSCHEINUNG DER MODERNEN FRAU. Hanser 2017
DIE GELIEBTE DES DUCE. DAS LEBEN DER MARGHERITA SARFATTI UND DIE ERFINDUNG DES FASCHISMUS. Hanser 2004
Fanny Wobmann
Fanny Wobmann, née en 1984 à La Chaux-de-Fonds, a étudié la sociologie à l’Université de Neuchâtel. Elle est l’un des membres fondateurs du collectif d’auteurs AJAR et de la compagnie de théâtre « Princesse Léopold », pour laquelle elle écrit, joue et met en scène. NUES DANS UN VERRE D’EAU (traduit en allemand par « Am Meer dieses Licht ») est son deuxième roman.
Il raconte l’histoire de Laura, au chevet de sa grand-mère. Toutes deux se préparent à la mort de l’aïeule et parlent de la vie – celle vécue et celle encore à vivre. Dans ce temps de latence entre la vie et la mort, les deux femmes s’ouvrent l’une à l’autre et posent les questions décisives.
« Pas un seul mot de trop dans ce splendide roman simple et léger, à la clarté poétique », estime le jury du prix Terra Nova de la fondation Schiller, que Fanny Wobmann a reçu pour NUES DANS UN VERRE D’EAU en 2017.
Fanny Wobmann présentera son roman NUES DANS UN VERRE D’EAU/AM MEER DIESES LICHT à Loèche-les-Bains avec sa traductrice Lis Künzli.
LIS KÜNZLI, née en 1958 à Willisau, a étudié la germanistique et la philosophie à Berlin et vit aujourd’hui entre Toulouse et Berlin. Cette traductrice maintes fois récompensée a principalement traduit de la littérature contemporaine du français vers l’allemand, notamment Amin Maalouf, Emmanuel Carrère et Atiq Rahimi. Elle est principalement reconnue pour sa remarquable exactitude et son sens pour les nuances langagières ainsi que pour son plaisir aux belles formules.
En collaboration avec le CTL – Centre de traduction littéraire de Lausanne.
NUES DANS UN VERRE D’EAU. Editions Flammarion 2017
LA POUSSIERE QU’ILS SOULEVENT. Roman. Editions de L’Hèbe 2013
Publication en allemand:
AM MEER DIESES LICHT. Roman. Traduit du français par Lis Künzli. Limmatverlag 2018