Auteurs et auteures
Participent à la 25e édition du
Festival International de Littérature
de Loèche-les-Bains:
Emily Artmann, Autriche
Priya Basil, Allemagne/Grande-Bretagne
Shida Bazyar, Allemagne
Yari Bernasconi, Suisse
Martin Bieri, Suisse
Romain Buffat, Suisse
Laura Di Corcia, Suisse
Sasha Filipenko, Bélarus
Angélica Freitas, Brésil
Rebecca Gisler, Suisse
Dana Grigorcea, Suisse
Jürg Halter, Suisse
Volha Hapeyeva, Bélarus
Rolf Hermann, Suisse
Alexandre Hmine, Suisse
Lukas Maisel, Suisse
Jakub Małecki, Pologne
Patrícia Melo, Suisse/Brésil
Eva Menasse, Allemagne
Sharon Dodua Otoo, Allemagne
Yvonne Adhiambo Owuor, Kenya
Anna Prizkau, Allemagne
Monika Rinck, Allemagne
D.A.F. de Sade, France
Joachim Sartorius, Allemagne
Christoph Simon, Suisse
Marina Skalova, Suisse
Michelle Steinbeck, Suisse
Raphael Urweider, Suisse
Peter Weber, Suisse
Gabriela Zehnder, Suisse
Hommage à H.C. Artmann avec
Emily Artmann, Autriche
Christian Thanhäuser, Autriche
Raphael Urweider, Suisse
Discussions « Perspectives »
Ursi Anna Aeschbacher, Suisse
Priya Basil, Allemagne/Grande-Bretagne
Lukas Bärfuss, Suisse
Martin Bieri, Suisse
Monika Bütler, Suisse
Marie Fleury, Suisse
Ruth Gantert, Suisse
Jürg Halter, Suisse
Patrícia Melo, Suisse
Camille Luscher, Suisse
Jonas Lüscher, Suisse
Monika Rinck, Allemagne
Angelika Salvisberg, Suisse
Franziska Schutzbach, Suisse
Klaus Theweleit, Allemagne
Michael Thumann, Allemagne
Joseph Vogl, Allemagne
Martin Zingg, Suisse
Emily Artmann
Emily Artmann, née en 1975 à Salzbourg, a d’abord fait des études d’ethnologie pour passer après aux études cinématographiques qu'elle terminera à la Filmakademie de Vienne. Elle a fait la dramaturgie et le montage de nombreux films documentaires et longs métrages et poursuit ses propres projets cinématographiques et photographiques. Elle vit avec mari et enfant à Vienne.
Emily Artmann et sa cousine Katharina Copony ont eu de longues conversations avec H.C. Artmann peu avant sa mort et c’est sur cette base qu’elles ont produit wackelatlas – sammeln und jagen mit H.C. Artmann. Il ne s’agit pas pour elles d’y chercher « l’homme caché derrière son art » mais elles se tournent très résolument vers son art et montrent l’homme qui y évolue. Le wackelatlas est une œuvre extrêmement contrôlée, économique dans ses moyens et focalisée sur son centre, comme le note Stefan Grissemann. C’est tard, en 2019, que Emily Artmann se voue aussi à l’écriture littéraire. In einem Mantel aus Fischhaut est son premier recueil de poèmes.
À Loèche-les-Bains, Emily Artmann lira des extraits de ses poèmes et présentera, en compagnie de Christian Thanhäuser et Raphael Urweider, un hommage à son père H.C. Artmann.
In einem Mantel aus Fischhaut. Poèmes. Edition Thanhäuser 2021
Lukas Bärfuss
Lukas Bärfuss, né en 1971, est un auteur dramatique, romancier et essayiste. Ses pièces de théâtre sont jouées dans le monde entier et ses romans ont été traduits dans une vingtaine de langues. Il vit et travaille à Zurich.
Il n’y a guère d’auteur suisse qui ait suscité autant d’intérêt au-delà des frontières du pays que Lukas Bärfuss. Il s’est fait un nom en tant que penseur critique, brillant orateur et commentateur à la fois engagé et incorruptible des réalités politiques et sociales, et a donc reçu à juste titre en 2019 le prestigieux prix Büchner pour l’ensemble de son œuvre. Il fait partie de ces auteurs qui prennent régulièrement position sur des questions de société.
Avec son livre Malinois, publié en 2019, un recueil de récits des 20 dernières années, il montre qu’il est un narrateur de premier ordre. Dans une langue à la fois sensuelle et analytique, il présente des personnes arrachées aux routines du quotidien, les suit dans leurs rencontrons et montre selon quels modèles ils créent les histoires de leurs passions.
En 2020, il a publié Die Krone der Schöpfung, son troisième recueil de discours, essais et chroniques. Lukas Bärfuss y fait le tour de divers sujets, tantôt en analyse froide, tantôt en polémique passionnée, qu’il s’agisse du Covid ou de l’égalité des droits des femmes, de la politique identitaire, des États-Unis, de la Chine, du Brexit et encore et toujours de la Suisse. Il note certes que les changements incessants peuvent effrayer les gens, mais identifie néanmoins comme danger plus grand encore la stagnation.
Die Krone der Schöpfung. Essais. Wallstein 2020
Malinois. Histoires. Wallstein 2019
Krieg und Liebe. Essais. Wallstein 2018
Hagard. Roman. Wallstein 2017
Hagard. Roman. Traduit par Lionel Felchlin. Zoé 2018
Priya Basil
Priya Basil, née à Londres en 1977, est une autrice britannique d’origine indienne. Elle a grandi au Kenya, a fait des études au Royaume-Uni et vit aujourd’hui à Berlin. Elle a publié des romans et une nouvelle, ainsi que de nombreux essais pour divers magazines. Elle est activement impliquée dans divers groupes pour la paix, le féminisme et le contrôle de l’armement au niveau mondial. Les thèmes récurrents dans ses essais sont l’identité, l’art, la surveillance de masse, la démocratie, le (néo-)colonialisme et l’Union européenne.
Dans son nouveau livre traduit allemand, Im Wir und Jetzt – Feministin werden, Priya Basil parle de sa position en tant que femme. Elle a grandi entre deux femmes, sa mère et sa grand-mère, dont les vies étaient marquées par la violence sexuelle, mais qui y ont fait face de manière très différente. Dans la première partie du livre, Priya Basil s’interroge, et aussi la lectrice et le lecteur, sur ses propres sentiments. Elle traduit ses propres expériences en littérature et donne en même temps un aperçu bien informé des théories féministes. Dans la deuxième partie du livre, elle rend compte d’une expérience dans laquelle elle a conçu, avec d’autres femmes féministes, un numéro du magazine de mode Vogue. Le récit subjectif de son expérience aboutit à une discussion fondée sur la question de savoir comment le féminisme et le capitalisme vont ou non de pair. Basil part à la recherche de (nouvelles) alliances qui pourraient être à la base d’une e société sans exclusion, oppression et exploitation.
Cycle de débats « Perspectives »
Im Wir und Jetzt – Feministin werden. Traduit de l’anglais par Beatrice Fassbender. Suhrkamp 2021
Gastfreundschaft. Traduit de l’anglais par Beatrice Fassbender. Insel Verlag 2019
Avec Chika Unigwe : Erzählte Wirklichkeiten: Tübinger Poetik-Dozentur 2014. Swiridoff 2015
Die Logik des Herzens. Traduit de l’anglais par Barbara Christ. Schöffling 2012
Shida Bazyar
Shida Bazyar est née en 1988 en Rhénanie-Palatinat, où ses parents ont trouvé refuge après avoir fui l'Iran en 1987 parce qu'ils faisaient partie du mouvement de résistance communiste au régime Kohmeini.
Shida Bazyar a étudié l'écriture littéraire à Hildesheim avant de s'installer à Berlin. Elle a remporté plusieurs prix pour son premier roman Nachts ist es leise in Teheran, publié en 2016.
Son deuxième roman, Drei Kameradinnen, raconte l’histoire de Hani, Kasih et Saya, trois femmes qui ont grandi ensemble dans le même lotissement. Elles le quittent n'y ayant jamais vraiment trouvé leur place et se retrouvent des année après pour renouer avec le bon vieux temps. Mais leurs retrouvailles sont éclipsées par un événement dramatique et par la question de savoir quel rôle Saya y joue.
Shida Bazyar écrit sur l'amitié profonde entre trois jeunes femmes dont l'expérience quotidienne est la discrimination sur la base de leurs origines : les gens s'étonnent, par exemple, qu'elles parlent si bien l'allemand. Dans une société qui ne sait pas faire avec la diversité, c’est l’amitié née dans leur enfance qui apporte un soutien aux trois femmes.
Denis Scheck écrit : « Sans compromis et de manière émouvante, Shida Bazyar raconte comment la violence et l'ignorance peuvent être contrées par la solidarité. Elle connaît d’expérience et d’analyse le pouvoir et les mécanismes de la pensée en noir et blanc. Mordante, polémique, pleine d'autodérision et pleine d'esprit, mais sérieuse, elle montre aux lectrices et aux lecteurs la manière qu’ont les gens de cataloguer les autres. »
Drei Kameradinnen. Roman. Kiepenheuer & Witsch 2021
Les nuits sont calmes à Téhéran. Roman. Traduit par Barabara Fontaine. Slatkine et Cie 2018
Nachts ist es leise in Teheran. Roman. Kiepenheuer & Witsch 2016
Yari Bernasconi
Yari Bernasconi, né en 1982 à Lugano, est titulaire d’un doctorat en littérature et philologie italiennes de l’Université de Fribourg. Il vit aujourd’hui à Hinterkappelen près de Berne et travaille comme journaliste et médiateur culturels.
En tant que tel, il a été responsable de la rédaction italienne de la revue « Viceversa Letteratura » jusqu’en 2013. Après avoir fait paraître ses poèmes dans de nombreuses revues et anthologies, il a publié en 2009 ses impressions lyriques de la mer Baltique dans Lettera da Dejevo, en 2012 le recueil de poésie Non è vero che saremo perdonati et en 2015 Nuovi giorni di polvere (Nouveaux jours de poussière, 2018), recueil de poésie pour lequel il a reçu le prix Prix Terra Nova de la Fondation Schiller en 2016. Dans ces poèmes, il visite des zones pleines de ruines et d’abandon, où la dévastation n’est pas passée mais reste toujours présente. En voiture, en train et en ferry, le poète voyage à travers l’Europe, de l’Estonie déchirée aux landes irlandaises en passant par les montagnes du Piémont et les côtes françaises, pour revenir aux paysages de la Suisse. Dans une langue claire et incisive, il raconte le déracinement, les origines dans un vingtième siècle en crise et le malaise qu’il trouve partout.
Yari Bernasconi décrit les murs, les décombres et la poussière de ces temps révolus et esquisse les possibilités qui restent pour l’avenir. Le jury du prix Terra Nova a déclaré à propos de Nouveaux jours de poussières : « Un recueil de poèmes qui, dans une langue précise et avec une attention particulière aux sons, interroge la relation entre le passé et le présent, l’histoire et l’individu. »
En collaboration avec la Casa della Letteratura per la Svizzera italiana
Neue staubige Tage / Nuovi giorni di polvere. Poèmes. Italien et allemand. Traduit par Julia Dengg. Limmatverlag 2021
Nuovi giorni di polvere / Nouveaux jours de poussière. Traduit par Anita Rochedy. Collection bilingue aux Éditions d’en bas 2018.
Martin Bieri
Martin Bieri, né en 1977, vit et travaille à Berne. Il a suivi des études théâtrales et d’histoire de l’art et publié une thèse sur le théâtre contemporain et la théorie du paysage. Il travaille aujourd’hui en tant que poète, auteur, dramaturge et journaliste en Allemagne et en Suisse. De sa plume sortent diverses pièces de théâtre et des publications scientifiques ; il écrit pour différents journaux suisses et pour l’ATS sur l’art et le football.
En 1749 a échoué un soulèvement contre le gouvernement bernois sous l’inspiration de Samuel Henzi. G. E. Lessing a écrit une pièce de théâtre à ce sujet restée inachevée. Dans son essai poétique Henzi Sulgenbach. Ein Lessing Implantat, Martin Bieri complète le fragment théâtral de Lessing – non pas sous la forme d’une pièce de théâtre, mais sous celle d’une promenade littéraire qui suit le Sulgenbach, un cours d’eau près de Berne dont presque tout le trajet reste invisible, enfoui sous terre.
Dans sa poésie, Martin Bieri ne travaille pas seulement sur la déconstruction de l’espace et du temps ; il fait de nombreuses allusions, références et utilise de multiples sources. Le recueil de poèmes Europa. Tektonik des Kapitals forme une mémoire archéologique de l’avenir d’un continent. Le poète est assis à son bureau à Berne et parcourt l’Europe dans sa mémoire et sur son ordinateur.
« Martin Bieri cherche à ouvrir les sens à une nouvelle perception de la vie, dans laquelle l’amour est trop souvent sacrifié aux ‹tonalités de la modernité› et où les êtres humains ‹disparaissent dans leur propre grandeur› ». (Thorsten Schulte dans Literaturkritik.de)
Cycle de débats « Perspectives »
Unentdecktes Vorkommen. Poèmes. Lyrikedition 2000. Allitera Verlag 2021
Henzi Sulgenbach. Ein Lessing-Implantat. Edition Taberna Kritika 2020
Europa, Tektonik des Kapitals. Poèmes. Allitera Verlag 2015
Romain Buffat
Romain Buffat est né à Yverdon-les-Bains en 1989 et vit aujourd’hui à Lausanne. Il a fait des études de lettres à l’Université de Lausanne et acquis le bachelor en écriture littéraire à l’Institut littéraire suisse à Bienne, où il travaille aujourd’hui comme assistant.
Dans Schumacher, son premier roman, il raconte l’histoire d’un rêve américain. John Schumacher, soldat américain, est stationné à la fin des années 1950 sur la base de l’US Air Force d’Évreux en Normandie où il rencontre une Française nommée Colette. C’est tout ce que l’on sait sur l’homonyme du titre de ce roman, le reste n’est que spéculation. Et Romain Buffat s’en sort très bien : il poursuit l’histoire pour combler les vides laissés par la disparition soudaine de Schumacher dans la vie de la jeune Colette. « Romain Buffat réussit à créer un tableau coloré, éblouissant, d’un monde qui vacille entre le rock’n’roll et la morale petite-bourgeoise, entre la vieille Europe et la grande puissance d’occupation" (Bieler Tagblatt).
En attribuant le prix Terra Nova 2019 à Schumacher, le jury de la Fondation Schiller a dit : « Romain Buffat laisse à ses lecteurs une nostalgie irrépressible, mais le désir d’aimer quand même ces gens médiocres et minuscules qui traversent ce court roman, personnages dont les sourires contraints dévoilent autant de courage que de lâchetés, autant d’héroïsme que de médiocrité ; quand on quitte ces personnages de tragédie grecque de banlieue, dérisoires et magnifiques, on en sait un peu plus sur notre humanité. »
A Loèche-les-Bains, Romain Buffat présentera son roman Schumacher avec sa traductrice Gabriela Zehnder.
En collaboration avec le CTL
Schumacher. Roman. Traduit du français par Gabriela Zehnder. Verlag die brotsuppe 2020
Schumacher. Roman. Éditions d’autre part 2018
Monika Bütler
Monika Bütler, née à Brugg en 1961, est l’une des économistes les plus influentes de Suisse. Professeure universitaire d’économie et directrice de l’Institut suisse de recherche économique empirique à l’Université de Saint-Gall, elle est membre du Conseil de banque de la Banque nationale suisse. Jusqu’à fin janvier 2021, elle était vice-présidente de la Task Force scientifique suisse COVID-19.
Monika Bütler a fait des études de physique, a travaillé pour la recherche sur les avalanches et sur Swissair, puis a décidé de faire des études en économie à l’Université de Saint-Gall. Ses recherches dans les domaines de la société vieillissante et de la démographie portent sur les assurances sociales et le marché du travail, ainsi que sur des questions d’économie politique. Avec deux autres professeurs d’économie, elle tient le blog batz.ch.
Dans l’éloge pour l’attribution d’un doctorat honorifique de l’Université de Lucerne, on peut lire : « Depuis le début de sa carrière universitaire, [Monika Bütler] a poursuivi de manière convaincante un dialogue entre la théorie et la pratique, exprimant ainsi sa profonde conviction que pour fonctionner, une société a besoin d’une discussion large et constructive. […] En tant que leader d’opinion dans les domaines de la démographie et du vieillissement, elle a donné des impulsions précieuses pour la politique et marqué le débat public. »
Cycle de débats « Perspectives »
Laura Di Corcia
Laura Di Corcia, née en 1982 à Mendrisio, a terminé ses études de littérature moderne par une thèse sur la poésie italienne du XXe siècle. Depuis lors, elle travaille comme journaliste. Après des séjours à l’étranger à Berlin et à Los Angeles, elle est revenue en Suisse italienne, où elle écrit pour différents journaux, principalement sur le théâtre et la culture. Et elle et aussi et surtout poétesse.
Matérialité, lissage, espaces et absences – le nouveau recueil poétique de Laura Di Corcia s’intitule In tutte le direzioni (Dans toutes les directions). Ce livre est plein d’impulsions qui transforment la réalité en vers immédiatement perceptibles. Des flèches sont lancées dans toutes les directions, des existences se déplacent. Ce mouvement se déploie dans les trois parties de ce recueil et s’exprime dans une variété de thèmes : du Je au Tu, du Nous au Tu. Il s’agit de directions individuelles et collectives ressenties à l’intérieur ou observées de l’extérieur. Une langue concrète et étincelante sous-tend l’univers poétique de Laura Di Corcia.
Laura Di Corcia parlera à Loèche-les-Bains avec Rebecca Gisler et Michelle Steinbeck de leur projet « Poethreesome ».
In tutte le direzioni. LietoColle 2018
Epica dello spreco. Dot.com Press Poesia 2015
Vita quasi vera di Giancarlo Majorino. La Vita Felice 2014
Sasha Filipenko
Sasha Filipenko, né à Minsk en 1984, est un auteur bélarus qui écrit en russe. Après avoir interrompu sa formation musicale classique, il a fait des études de lettres à Saint-Pétersbourg et travaillé comme journaliste, scénariste, auteur de sketches pour une émission satirique et présentateur à la télévision. Passionné de football, il vit à Saint-Pétersbourg et est actuellement boursier de la Fondation Jan Michalski à Montricher.
Der ehemalige Sohn est le deuxième de ses cinq romans à être publié en allemand : le jeune Francis Cello a un grave accident alors qu’il se rend à un concert de rock et tombe dans le coma. Dix ans plus tard, il se réveille dans un pays qui semble figé dans le temps, mais alors il remarque dans la rue des personnes qui manifestent, et on dit d’elles qu’elles s’agitent pour la première fois après des années de coma. Cette histoire pleine d’ironie sarcastique est racontée de manière très dense, avec humour et gravité amère.
Dans une interview accordée au Berliner Zeitung, Filipenko explique les conséquences qu’a eu pour lui ce livre critique face au régime : « Ma famille et mes amis, qui ont lu dans les journaux que j’étais un ennemi du peuple, m’ont averti de ne plus revenir au Bélarus. Est-ce que je dois retourner à Saint-Pétersbourg ? La Russie a commencé à expulser les Bélarus. Je me dis que, tel un joueur de football, je suis devenu simplement un écrivain sous contrat avec un autre club européen. Peut-être y aura-t-il une autre opportunité, à Graz ou à Berlin. Je ne veux pas non plus demander l’asile politique.»
Der ehemalige Sohn. Roman. Du russe par Ruth Altenhofer. Diogenes 2021
Rote Kreuze. Roman. Du russe par Ruth Altenhofer. Diogenes 2020
Croix rouges. Roman. Traduit par Anne-Marie Tatsis-Botton. Éditions des Syrtes 2018
Angélica Freitas
Angélica Freitas, née à Pelotas, au Brésil, en 1973, est journaliste, autrice, poète et traductrice. Après avoir vécu quelques années à Porto Alegre, elle s’est installée à São Paulo, où elle a écrit de reportages pour divers quotidiens. À partir de 2006, elle a vécu dans différents pays d’Europe et d’Amérique du Sud.
Ses recueils de poésie ont été publiés dans plusieurs pays, notamment en Allemagne, en édition bilingue. Son premier recueil de poésie, rilke shake, publié au Brésil en 2007, a immédiatement attiré l’attention et polarisé la scène littéraire.
Les conventions, tant littéraires que sociales, sont suspectes à Angélica Freitas. Dans ses poèmes, elle dépasse les règles rigides de la poésie brésilienne traditionnelle et rappelle les origines orales de la poésie. Le poète Ricardo Domeneck la classe aux côtés de Christian Morgenstern, du dadaïste Hans Arp et de Gertrude Stein.
Der Uterus ist gross wie eine Faust est son deuxième recueil de poésie et l’a définitivement hissée au rang des poètes brésiliens les plus importants : elle déconstruit le concept de « femme », déclinant de manière ludique toutes les caractéristiques qui ont été attribuées aux femmes au fil des siècles, toutes les attitudes et positions qu’elles peuvent assumer dans la société. Erich Giebel dit : « Être une femme comme femme veut l’être, nous dit Freitas, est une lutte perpétuelle contre l’absurdité de la vie. »
En collaboration avec le Berliner Künstlerprogramm du DAAD
Der Uterus ist gross wie eine Faust. Poèmes. Du portugais brésilien par Odile Kennel. Elif Verlag 2020
rilke shake. Poèmes. Du portugais brésilien par Odile Kennel. Luxbooks 2011
Rebecca Gisler
Rebecca Gisler, née à Zurich en 1991, vit à Paris. Elle a fait des études d’écriture littéraire à l’Institut littéraire suisse à Bienne et à l’Université 8 à Paris. Elle écrit de la prose, de la poésie et des textes scéniques en allemand ou en français, est la rédactrice du magazine culturel Quottom et a publié des poèmes et de la prose dans de nombreux magazines et anthologies. Elle est également traductrice et traduit ses propres textes en allemand et en français.
Rebecca Gisler participe régulièrement à des performances poétiques telles que Die Satz / le Phrase ou Gesicht, en collaboration avec deux danseurs. Elle est co-organisatrice des événements « Teppich » à la Maison de la littérature de Zurich.
Son récit Flügel nähen a été créée comme pièce radiophonique à la radio allemande SWR2, tout comme le projet théâtral Die Träumer, écrit dans le cadre de sa formation en janvier 2014. La nouvelle primée Radadabahn a été publiée dans l’anthologie Gestern. Kindheit in der Innerschweiz. En septembre, son premier roman, D’oncle, sera publié en français par les éditions Verdier.
Rebecca Gisler parlera à Loèche-les-Bains avec Laura Di Corcia et Michelle Steinbeck de leur projet « Poethreesome ».
D’oncle. Roman. Éditions Verdier. Sera publié en septembre 2021
Dana Grigorcea
Dana Grigorcea est née à Bucarest en 1979, où elle a fait des études d'allemand et de néerlandais. Elle a ensuite étudié la mise en scène de théâtre et de cinéma et obtenu un diplôme en journalisme de qualité. Après plusieurs années dans le journalisme, travaillant pour divers médias imprimés, radios et télévisions européens, elle a commencé à enseigner aux futurs professionnels des médias. Elle a vécu dans plusieurs grandes villes européennes et vit aujourd’hui avec sa famille à Zurich. Avec son mari, elle est l'éditrice de la maison d’édition Telegramme.
Depuis 2003, Dana Grigorcea écrit exclusivement en allemand. Son nouveau roman Die nicht sterben reprend le mythe de Dracula et l'associe habilement à un sombre tableau social de la Roumanie post-communiste : après avoir étudié l'art à Paris, une jeune peintre de Bucarest retourne dans le lieu de vacances de son enfance, à la frontière de la Transylvanie. Dans la petite ville de B., elle passe ses vacances d'été avec sa grand-tante de la classe moyenne supérieure sous des lustres et sur des tapis persans. Lorsqu'un cadavre profané est retrouvé sur la tombe de Vlad l'Empaleur, dit Dracula, elle se rend compte que le passé n'a pas encore quitté les lieux.
Ulrich Noller résume sur la station de radio allemande WDR : « Un roman fort qui rafraîchit et actualise à sa manière le récit d'horreur à orientation politique. Sans parler de sa qualité linguistique. »
Die nicht sterben. Roman. Penguin Verlag 2021
Die Dame mit dem maghrebinischen Hündchen. Novelle. Dörlemann Verlag 2018
La dame au petit chien arabe. Traduit par Dominique Autrand. Albin Michel 2019
Das primäre Gefühl der Schuldlosigkeit. Roman. Dörlemann Verlag 2015
Jürg Halter
Jürg Halter, né à Berne en 1980, est écrivain, musicien et poète de performance, et l’un des pionniers du nouveau mouvement de spoken word en langue allemande. Il a fait des études à la Haute école des arts de Berne, s’est fait connaître par des lectures et sa participation à des festivals de poésie, et a publié des articles dans diverses revues et anthologies artistiques. Jürg Halter écrit des poèmes, fait des performances, du rap et de l’improvisation – il est l’un des auteurs les plus polyvalents de Suisse et ne cesse de se réinventer. Il est régulièrement sur scène dans toute l’Europe, en Amérique, en Afrique, en Russie et au Japon et a publié de nombreux livres et CDs. Jürg Halter ne rentre dans aucune case. L’écrivain s’exprime souvent et volontiers sur une société dans laquelle beaucoup de choses ne vont pas.
Une partie de son livre de poèmes le plus récent, Gemeinsame Sprache, a été publiée lors de la première vague de la Covid au printemps 2020. « Les poèmes parlent de la solitude dans les villes, de la toxicomanie dans les clubs, ils s’occupent de chats errants, recherchent la meilleure compagnie, explorent la couleur bleue, inventent un alphabète qui ne fait jamais de mal à personne », dit l’éditeur à propos de ce livre. Encore et toujours, Halter éclaire des sujets qui nous touchent : de manière laconique, critique, artistique, politique ou poétique. Tous les textes sont marqués par la passion et la volonté d’immédiateté existentielle.
Cycle de débats « Perspectives »
Gemeinsame Sprache. Poèmes. Dörlemann Verlag 2021
Erwachen im 21. Jahrhundert. Roman. Zytglogge Verlag 2018
Mondkreisläufer. Verlag der gesunde Menschenversand 2017
Volha Hapeyeva
Volha Hapeyeva, née en 1982 à Minsk, est une autrice et linguiste du Bélarus. Elle écrit de la poésie, de la prose et du théâtre et traduit des œuvres littéraires de plusieurs langues. Elle a reçu de nombreux prix et récompenses.
Ses poèmes ont été traduits dans plus de dix langues. En 2020, fut publié en allemand le recueil de poésie Mutantengarten, en 2021 paraît en allemand son premier roman Camel Travel.
Ce roman autobiographique nous plonge dans les confusions d’une république soviétique en déliquescence où l’on parle sans transition les deux langues, le bélarus et le russe. Dans des situations tout à fait ordinaires du socialisme finissant on se querelle pour des dissensions scolaires, familiales et politiques. Le roman suit de manière impressionnante le parcours de Hapeyeva, qui va se faire un renom comme poétesse féministe dans son pays.
Volha Hapeyeva est sans aucun doute l’une des principales voix de la poésie bélaruse actuelle : ses poèmes sont pleins de métaphores témoignant de l’importance la langue comme corps et du corps comme langue. D’un point de vue résolument féminin, elle décrit la solitude, la guerre et la violence, mais aussi la nature et de la matérialité corporelle. Ces poèmes expriment la confiance dans le pouvoir du langage et font montre de courage.
Camel Travel. Roman. Du biélorusse par Thomas Weiler. Droschl Verlag 2021
Mutantengarten. Poèmes. Du biélorusse par Matthias Göritz, Martina Jakobson et Uljana Wolf. Edition Thanhäuser 2020
Rolf Hermann
Rolf Hermann, né en 1973 à Loèche, a fait des études de langues et littératures anglaise et allemande. Étudiant, il a gagné sa vie comme berger dans la région du Simplon. Aujourd’hui Rolf Hermann vit avec sa famille à Bienne. Il est membre de l’ensemble dialectal « Die Gebirgspoeten ». Des extraits de ses textes ont été traduits en anglais, arabe, français, lituanien, polonais et espagnol. Il écrit principalement de la poésie, de la prose, des pièces radiophoniques, du spoken word et des textes pour le théâtre.
Dans son recueil de nouvelles Flüchtiges Zuhause, il se souvient de son enfance et sa jeunesse en Valais. Les sept récits sont de petites perles littéraires écrites avec une grande finesse linguistique. Avec ardeur et sensibilité, dans une langue puissante et précise, il dessine la vie de trois générations qui se suivent au fil des années.
Surréalisme et satire, réflexion et lyrisme marquent son livre Eine Kuh namens Manhattan qui brosse en environ 70 textes un panorama de la ruse paysanne, du népotisme campagnard et de conditions socio-politiques grotesques. Rolf Hermann touche « les points faibles du folklore » a écrit l’auteur Franz Hohler dans la postface de ce recueil. Et Manfred Papst, critique de renom, dit dans une laudatio: « Dans ses écrits, Rolf Hermann risque le tout. Il cultive, dans la tradition de Robert Walser, le geste de de la disparition. Et il sait que toute écriture prend source dans la solitude. »
Rolf Hermann lira avec Peter Weber à l’ouverture du festival dans la Maison de la littérature à Zurich et accompagnera la
randonnée littéraire.
Eine Kuh namens Manhattan. Textes parlés. Edition spoken script. Der gesunde Menschenversand 2019
Flüchtiges Zuhause. Histoires. Edition Blau. Rotpunktverlag 2018
Das Leben ist ein Steilhang. Textes parlés. Edition spoken script. Der gesunde Menschenversand 2017
Kartographie des Schnees. Poèmes. Der gesunde Menschenversand 2014
Alexandre Hmine
Alexandre Hmine, né à Lugano en 1976, a fait des études de lettres à Pavie et enseigne aujourd’hui l’italien dans un gymnase de Lugano. Son premier roman, La chiave nel latte, désormais disponible en allemand sous le titre de Milchstrasse, a été récompensé par le prix Studer/Ganz 2017 et le Prix suisse de littérature 2019.
Il raconte l’histoire d’un garçon aux racines marocaines qui vient au monde au Tessin et est confié à une vieille veuve, Elvezia. Elle parle le dialecte, fait claquer son zoccoli dans la maison, lui fait chauffer le lait pour son Ovomaltine, lui apprend le Notre Père et coud chaque année un nouveau costume de carnaval. Il se sent chez lui avec Elvezia.
Lorsque sa mère l’emmène pour la première fois au Maroc, c’est une autre famille qui l’attend, parlant une langue étrangère et le soumettant à d’étranges rituels. L’enfant commence à douter. Lors de la fête du village, la saucisse n’a plus de goût ; les cochons mangent leur propre caca, dit sa mère. Et pourquoi devrait-il apprendre l’arabe ?
Alexandre Hmine raconte une enfance et une jeunesse marquées par une dichotomie qui se fait sentir de plus en plus fortement. Tiraillé entre deux mondes, l’adolescent est sur le point de perdre l’équilibre.
La NZZ a écrit à propos de Milchstrasse : « L’auteur ne ménage pas ses personnages, les montrant dans leurs nombreuses faiblesses et épreuves ainsi que dans les rares moments de bonheur. Mais c’est précisément de cette incorruptibilité que le livre tire sa force de persuasion et de sa lucidité laconique sa tendresse. »
En collaboration avec la Casa della Letteratura per la Svizzera italiana
La chiave nel latte. Romanzo. Gabriele Capelli 2018
Milchstrasse. Roman. De l’italien par Marina Galli. Rotpunkt Verlag 2021
Jonas Lüscher
Jonas Lüscher, né à Zurich en 1976, a suivi une formation d’instituteur à Berne pour travailler ensuite pendant plusieurs années dans l’industrie cinématographique allemande. Par la suite, il a fait de études de philosophie à Munich et travaillé et fait des recherches dans les universités de Munich, Zurich et Stanford. Il a quitté le monde universitaire pour publier des œuvres littéraires ainsi que des essais politiques et philosophiques. Avec la nouvelle Frühling der Barbaren et le roman Kraft, Jonas Lüscher compte déjà parmi les auteurs les plus respectés de la littérature contemporaine de langue allemande.
Dans son nouveau livre Der populistische Planet. Berichte aus einer Welt in Aufruhr, Jonas Lüscher a réuni avec son co-éditeur, le philosophe Michel Zichy, un groupe de personnes issues de différents continents. Elles vivent sous différents systèmes sociaux, religieux et politiques et cherchent les points communs mais aussi les différences entre les multiples manifestations du populisme. Cet échange épistolaire entre Budapest, Le Caire, Brasilia, Nairobi, Moscou, Salzbourg et Zurich a permis la publication d’un livre sur une planète infectée par le populisme. Il montre de manière impressionnante pourquoi le monde est en ébullition dans de nombreux endroits et ce que cela signifie de devoir vivre sous un gouvernement populiste.
Cycle de débats « Perspectives »
Der populistische Planet. Berichte aus einer Welt in Aufruhr. Éd. Jonas Lüscher et Michael Zichy. C.H. Beck Verlag 2021
Ins Erzählen flüchten. Conférence poétique. C.H. Beck Verlag 2020
Kraft. Roman. C.H. Beck Verlag 2017
Frühling der Barbaren. Roman. C.H. Beck Verlag 2013
Lukas Maisel
Lukas Maisel, né à Zurich en 1987, a fait un apprentissage d’imprimeur avant de rejoindre l’Institut littéraire suisse à Bienne et d’obtenir son bachelor en écriture littéraire en 2013.
Depuis, il écrit de la prose, des pièces radiophoniques et des textes de théâtre.
Son premier roman, Buch der geträumten Inseln, est une aventure littéraire, légère et intelligente, une combinaison captivante d’histoire culturelle, d’ethnographie et de fantaisie narrative qui non seulement sauvegarde dans la littérature du XXIe siècle le désir de découvrir ce monde dans lequel nous vivons, mais maîtrise aussi le grand art de l’humour. Les recherches pour ce roman ont amené Lukas Maisel à effectuer de longs voyages en Asie. Dans les mythes et l’imaginaire des pays d’Asie de l’Est, une étrange créature occupe une place permanente depuis des siècles : un hybride humain-animal. Le personnage principal du roman, Robert Akeret, est cryptozoologue et fermement convaincu que « l’Europe est en déclin et ne sera bientôt plus que l’insignifiant cap occidental de l’Asie ». Il est fermement décidé de changer cela. À la demande d’une société de cryptozoologie, il part en expédition à l’intérieur de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. À ses côtés, un homme de la tribu Bugi, à la barre un homme qui se fait appeler Jonas, et puis il y a aussi son assistant suisse aux nerfs fragiles. Ces quatre personnages excentriques partent pour un voyage vers l’inconnu, avec une cage soudée à la main à la proue de leur navire.
Buch der geträumten Inseln. Roman. Rowohlt Verlag 2020
Jakub Małecki
Jakub Małecki, né en 1982 à Koło en Pologne, a fait de études d’économie à l’université de Poznan. Il vit aujourd’hui en tant qu’auteur indépendant à Varsovie. À ce jour, il a publié dix romans pour lesquels il a remporté plusieurs prix, et il fait aussi des traductions littéraires de l’anglais vers le polonais. Rost est son premier roman en traduction allemande.
Lorsque les parents de Szymek, sept ans, meurent dans un accident de voiture, toute sa vie change d’un coup : avec sa grand-mère Tosia, chez laquelle il grandit maintenant, une autre époque commence, la vie après une grande rupture, comme sa grand-mère l’a vécue après 1939.
En chapitres alternés, le roman décrit d’un côté le sort et la croissance de Szymek et de l’autre la vie des personnes dans le passé de Tosia : les habitants de Cholny. Les destins de ces personnages de deux époques différentes s’entremêlent, font se refléter deux générations et forment un univers entier. Mais toutes ces personnes restent liées à la vie du village avec ses sombres hantises, comme si un puissant appel leur parvenait des profondeurs du passé.
Avec Szymek et Tosia, nous plongeons dans la Pologne d’aujourd’hui et dans celle de son histoire déchirée par la guerre. Et si ces deux personnes n’avaient pas une telle force et un tel amour inconditionnel, qui s’expriment dans le silence et dans l’action, nous ne serions pas capables de supporter la tristesse pour le monde de Cholny. Par leur obstination, les deux protagonistes démontrent que l’être humain est capable de résister aux malheurs de la réalité.
Dans Rost Jakub Małecki décrit une vie qui brille à la lumière de la particularité du village et rayonne depuis Cholny jusqu’à chez nous.
Rost. Roman. Du polonais par Renate Schmidgall. Secession Verlag 2019
Patrícia Melo
Patrícia Melo, née à São Paulo en 1962, est l’une des voix les plus importantes de la littérature brésilienne contemporaine. Après avoir fait ses études à São Paulo, elle a travaillé à la télévision. Son œuvre composée de romans policiers, de pièces radiophoniques, de pièces de théâtre et de scénarios, est marquée par la critique sociale et traite de la violence et de la criminalité dans les grandes villes du Brésil. Melo a reçu de nombreux prix littéraires.
Son dernier roman, Mulheres empilhadas (Femmes empilées, pas traduit en français), raconte la souffrance des femmes indigènes. La narratrice, elle-même victime de violences, est avocate et prend un poste d’observatrice lors de procès de femmes meurtrières. Le roman, choquant par son sujet et impressionnant par sa langue, décrit comment des femmes de toutes origines se rebellent ensemble contre un réseau de violence. La protagoniste se rapproche de plus en plus de la vie des victimes – des filles, des mères, des amies – et est hantée de manière toujours plus insistante par des images de son enfance, par des images de sa propre mère. Pour échapper à la réalité, elle se réfugie dans un monde enivrant et onirique – dans des forêts mystérieuses, aux côtés de femmes autochtones qui poursuivent les coupables. Mais en réalité la justice semble inaccessible.
« Les histoires derrière les gros titres. Le cri d’une femme pour toutes les autres. Un roman émouvant, accusateur et, pour cette raison même, urgent », a écrit le Jornal do Brasil.
Cycle de débats « Perspectives »
Gestapelte Frauen. Unionsverlag 2021
Der Nachbar. Tropen Verlag 2018
Trügerisches Licht. Tropen Verlag 2016
Tous : Traduit du portugais par Barbara Mesquita.
Eva Menasse
Eva Menasse est née en 1970 à Vienne. Après des études d’allemand et d’histoire, elle a travaillé comme journaliste pour le magazine d’information viennois Profil et comme rédactrice culturelle pour le FAZ. En 2000, elle a passé plusieurs semaines à couvrir le procès du négationniste David Irving à Londres. Le premier livre de Menasse traite de cette affaire et a été publié en 2000 sous le titre Der Holocaust vor Gericht (L’Holocauste au tribunal).
Dans Tier für Fortgeschittene, paru en 2017, elle rassemble huit histoires sur des problèmes humains quotidiens en partant de huit rapports scientifiques sur des événements curieux dans le règne animal. Elle a recueilli pendant des années des dépêches étonnantes sur des animaux qui – telles de fables – semblent révéler quelque chose sur des comportements humains. Elle parle de chenilles qui creusent leur propre tombe, de requins qui sont ventilés artificiellement, de canards qui guettent leurs prédateurs pendant leur sommeil, de moutons qui perdent leur laine de leur propre chef et à partir de de ces curiosités animalières elle raconte des histoires entièrement consacrées à l’espèce humaine : un homme veut dissimuler la démence de sa femme, une mère essaie en vain de se comporter de manière politiquement correcte vis-à-vis du camarade de classe musulman de sa fille, et une famille patchwork part en vacances tout compris en Turquie. Ces différentes histoires sont reliées par un sentiment sous-jacent de profonde tristesse.
À Loèche-les-Bains, elle lira également des extraits de son nouveau roman Dunkelblum, qui sera publié en août 2021.
Dunkelblum. Roman. Kiepenheuer & Witsch 2021 ((va paraître le 19 août 2021)
Gedankenspiele über den Kompromiss. Literaturverlag Droschl 2020
Tiere für Fortgeschrittene. Histoires. Kiepenheuer & Witsch 2017
Lieber aufgeregt als abgeklärt. Essais. Kiepenheuer & Witsch 2015
Sharon Dodua Otoo
Sharon Dodua Otoo, née à Londres en 1972, est une autrice germano-britannique d’origine ghanéenne. Écrivaine, publiciste et activiste politique, Otoo écrit de la prose et des essais et est l’éditrice de la série de livres en anglais Witnessed. Elle a fait des études d’allemand et de gestion à Londres et vit maintenant à Berlin.
Dans ses essais elle écrit sur le réalisme magique et l’afrofuturisme, sur des relations humaines et la voie d’individus et de communautés vers plus de contrôle sur leur vie. Dans ses nouvelles die dinge, die ich denke, während ich höflich lächle et Synchronicity, elle parle avec une fantastique légèreté, un humour sincère et une perspicacité sans faille des couleurs et les nuances de gris, d’insécurités et d’affirmation de soi. En 2016, Otoo a remporté le prix Ingeborg Bachmann pour son texte Herr Gröttrup setzt sich hin.
Cette année, elle a publié son premier roman Adas Raum. Il raconte les destins difficiles de quatre femmes, deux noires et deux blanches, qui vivent, chacune à sa manière, la violence, la dégradation et l’humiliation et subissent le poids historique écrasant qui pèse sur les femmes et qui touche les conditions de vie d’aujourd’hui en général.
Adas Raum est écrit dans une langue habilement équilibrée entre des tonalités très différentes, de la douleur laconique à la moquerie subtile, et fait le lien entre le passé colonial de l’Europe, l’ère nazie et aujourd’hui.
Adas Raum. Roman. S. Fischer Verlag 2021
die dinge, die ich denke, während ich höflich lächle... et Synchronicity. Deux romans. S. Fischer Verlag Taschenbuch 2017
Yvonne Adhiambo Owuor
Yvonne Adhiambo Owuor, née au Kenya en 1968, a fait des études à Nairobi, à Reading (Angleterre) et dans le Queensland (Australie). Elle écrit des nouvelles, des essais et des romans. Owuor a travaillé comme informaticienne et gestionnaire d’événements, et crée aujourd’hui encore des programmes artistiques pour des initiatives de développement et des cycles de débats entre l’Afrique et l’Asie. Elle vit à Nairobi et est l’une des voix littéraires les plus importantes du continent africain.
Son premier roman largement apprécié, Dust, en français La maison au bout des voyages (2017), en allemand Der Ort, an dem die Reise endet (2017), est marqué par le style fragmentaire, poétique et rapide très particulier de cette autrice.
Son deuxième roman, The Dragonfly Sea, en allemand Das Meer der Libellen (2020), est une histoire du passage à l’âge adulte. Ayaana vit avec sa mère sur l’île de Pate, au large des côtes du Kenya. Lorsqu’un marin entre dans sa vie, elle trouve ce qu’elle a toujours désiré : un père. Mais en grandissant, Ayaana est témoin d’événements tranchants : des étrangers au passé douteux font leur apparition, des extrémistes religieux cherchent refuge sur l’île, la Chine tend la main à l’Afrique et la nature fait des ravages avec un tsunami. Ayaana décide donc de chercher fortune au loin et d’entamer des études en Chine.
Yvonne Adhiambo Owuor présente un roman puissant sur une jeune femme qui lutte pour trouver sa place dans le monde – une histoire émouvante sur le destin, la mort, l’amour et la perte.
En collaboration avec le Berliner Künstlerprogramm du DAAD
Das Meer der Libellen. Roman. Traduit de l’anglais par Simone Jakob. DuMont 2020
La maison au bout des voyages. Roman. Traduit par Françoise Pertat. Actes Sud 2017
Der Ort, an dem die Reise endet. Roman. Traduit de l’anglais par Simone Jakob. DuMont 2017
Anna Prizkau
Anna Prizkau, née à Moscou en 1986, vit en Allemagne depuis 1994. Elle a fait ses études à Hambourg et à Berlin et a travaillé comme serveuse, barmaid, livreuse de journaux, hôtesse, testeuse et marchande d’art avant de devenir journaliste. Depuis 2012, elle écrit pour les pages culturelles du Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung de Berlin sur les étrangers, sur l’Allemagne et d’autres pays ainsi que sur la littérature – d’abord en tant qu’autrice indépendante, depuis 2016 en tant que membre de l’équipe rédactionnelle.
Dans son premier livre Fast ein neues Leben (Presque une nouvelle vie), Anna Prizkau aborde le thème de la migration en douze récits émouvants. Une famille d’origine étrangère arrive en Allemagne et vit des choses inimaginables et incompréhensibles, du moins aux yeux de la fille des immigrants, la narratrice. Elle grandit dans ce nouveau pays, mais les histoires sur son pays d’origine ne lui laissent pas la paix.
Anna Prizkau parle de ce nouveau pays qu’est l’Allemagne pour des étrangers et des perdus, y compris pour ceux qui sont nés ici, et d’une vie marquée par un déchirement intérieur que ses personnages essaient de nier de toutes leurs forces, devant les autres et devant eux-mêmes, sans jamais y réussir. Les nouvelles de Fast ein neues Leben racontent également comment la protagoniste est placée contre son gré sous l’étiquette « Est », même par des professeurs ultra-tolérants de l’université lorsqu’il s’agit de faire connaissance.
« Anna Prizkau montre les fissures dans l’apparente stabilité de la maison de la tolérance et de l’appartenance. De l’effort il faut faire pour être comme tout le monde. Ou comment on croit que tout le monde l’est. [...] Prizkau écrit des fictions fondées sur le je dans une langue belle, concise et claire. [...] Une œuvre courageuse, combative, magnifique », note Volker Weidermann dans SPIEGEL Online.
Fast ein neues Leben. Histoires. Friedenauer Presse 2020
Monika Rinck
Monika Rinck est née en 1969 à Zweibrücken. Elle a étudié l’histoire des religions, l’histoire et la littérature comparée à Bochum, Berlin et Yale. Elle est poétesse, essayiste et traductrice.
Son merveilleux livre de lecture Champagner für die Pferde rassemble des poèmes, des essais et des textes courts en prose datant de plus de 20 ans. Il traite d’humour et de littérature, d’amour et d’amitié, de natation et de sommeil, de bonheur et de fatigue. Il y est question de collectionner et de jeter, de poétique et de psychanalyse, de préfixes et de suffixes et de l’extase de la répétition. Un livre opulent et sauvage, une incursion dans l’ensemble de l’œuvre de Monika Rinck et une célébration de la poésie. Le livre est rigoureusement composé ; les textes sont profonds et offrent un regard critique sur les contextes sociaux. Rinck a une saine méfiance à l’égard de ce qui est considéré comme important et son ton frais, la sonorité qui accroche l’oreille, donne du plaisir et s’impose.
Ce que signifie la liberté poétique, Monika Rinck l’illustre avec compétence et grande habileté. Dans Champagner für die Pferde elle écrit : « Ce qui me fait tomber, me fait tomber sur moi-même. Là pourtant où j’étais déjà. Je m’intéresse à une qualité poétique à laquelle je peux me fier parce qu’elle m’aide à me défier de de moi-même. »
Cycle de débats « Perspectives »
Champagner für die Pferde. Un livre de lecture. S. Fischer Verlag 2019
Alle Türen. Poèmes. Kookbooks 2019
Wirksame Fiktionen. Lichtenberg-Poetikvorlesung. Wallstein 2019
Heida! Heida! He! Sadismus von irgend etwas Modernem und ich und Lärm! Fernando Pessoas sensationistischer Ingenieur Álvaro de Campos. Verlag Das Wunderhorn 2019
D.A.F. de Sade
Donatien Alphonse François de Sade, né à Paris en 1740, a écrit des romans pornographiques mais aussi philosophiques, qui appartiennent aujourd’hui sans conteste à la littérature mondiale. Au moment de la Révolution française, il est emprisonné à la Bastille, où il écrit l’une de ses œuvres les plus célèbres, Les Cent Vingt Journées de Sodome. En raison de sa débauche sexuelle, il est classé comme aliéné et vit à l’asile de Charenton-le-Pont jusqu’à sa mort en 1814.
Après un rendez-vous galant hors de contrôle avec quatre prostituées à Marseille, de Sade est recherché par mandat royal en 1771, mais il a déjà pris le large depuis longtemps – avec la belle Anne-Prospère, la jeune sœur de sa femme Renée. En Italie, il vit un amour fou avec sa jeune amante et fait, suivant sa passion pour l’encyclopédie, un inventaire de la culture italienne en notant ce qu’il observe. En plus des descriptions de l’architecture et de l’art culinaire, ses notes contiennent des observations scandaleuses : les scènes du carnaval de Naples ressemblent à des orgies sataniques, la prostitution et la violence déterminent la vie sociale, tandis que la superstition chrétienne tient les gens d’une main de fer. Le voyage se termine par son arrestation. Emprisonné, de Sade tente d’abord de réécrire son récit drastique en un guide de voyage pour la haute société, mais rejette bientôt cette idée au profit des romans monumentaux Justine et Juliette qui remettent en cause toutes les valeurs chrétiennes. À l’aide de scènes choisies de l’œuvre de de Sade, Stefan Zweifel montre avec érudition comment le voyage en Italie luit comme un clin d’œil à travers l’œuvre de cet auteur et, avec Michael Pfister, il traduit pour la première fois en allemand des extraits des notes de voyage.
En collaboration avec Thomas Sarbacher, Stefan Zweifel apportera à Loèche-les-Bains Erotische Italienreise.
Erotische Italienreise. Traduit du français par Stefan Zweifel et Michael Pfister. Matthes & Seitz 2020
Joachim Sartorius
Joachim Sartorius est né en 1946 à Fürth comme fils de diplomate. Il a fait sa scolarité en Tunisie, au Congo et au Cameroun, suivi des études de droit et travaillé dans le service diplomatique à New York, Ankara et Nicosie (Chypre). Il a ensuite dirigé le programme artistique de l’Office allemand d’échanges universitaires, a été secrétaire général du Goethe-Institut de Munich et, de 2001 à 2011, directeur artistique des Berliner Festspiele.
En 2019, Joachim Sartorius a publié un magnifique portrait du lézard dans la série Naturkunden chez Matthes & Seitz. Enfant déjà, à Tunis, il s’est épris de cet animal le plus vigilant du monde ; le lézard est devenu pour lui le symbole du Sud. Sous le charme de son regard fixe, de sa langue en mouvement, de son croc acéré, de ses orteils griffus et de ses couleurs irisées, Sartorius est touché par le souffle d’un monde primitif peuplé de dinosaures et de dragons.
Wohin mit den Augen (Où aller avec les yeux) est le titre de son nouveau recueil de poésie, car ce poète est avant tout un homme de la vue, qui observe et perçoit avec sensibilité les couches profondes de la réalité.
Son regard alerte ne se contente pas d’enregistrer le moment présent, mais, en tant que personne curieuse et cultivée, il s’intéresse également à l’histoire et aux mythes des lieux sur lesquels il écrit : « Depuis toujours tout ce qui est passé est ici et maintenant », tel est le titre programmatique de l’un de ses poèmes siciliens.
Wohin mit den Augen. Poèmes. Kiepenheuer & Witsch 2021
Eidechsen. Un portrait. Matthes & Seitz 2019
Für nichts und wieder alles. Poèmes. Kiepenheuer & Witsch 2016
Niemals eine Atempause. Handbuch der politischen Poesie im 20. Jahrhundert. Kiepenheuer & Witsch 2014
Franziska Schutzbach
Franziska Schutzbach, née en 1978, est une chercheuse en genre et une sociologue qui enseigne et fait des recherches dans diverses universités en Suisse et en Allemagne. Ses recherches portent sur les discours anti-féministes, anti-genre et anti-égalité en relation avec le populisme de droite.
Dans son livre Die Rhetorik der Rechten (La rhétorique de la droite), Franziska Schutzbach montre comment le populisme de droite fonctionne sur le plan rhétorique. Une rhétorique populiste spécifique vise actuellement à rendre à nouveau socialement acceptable les visions du monde de la droite à l’extrême droite. Cette rhétorique repose, entre autres, sur le brouillage les frontières entre le conservatisme et les positions nationalistes de droite et rend les positions extrêmes méconnaissables. Cela les rend acceptable par la classe moyenne. Basé sur des recherches récentes, ce petit livre donne un aperçu précis et compréhensible des stratégies discursives des populistes de droite et offre ainsi un instrument pour s’y opposer.
Franziska Schutzbach est l’une des éditrices du livre trilingue « I will be different every time ». Femmes Noires à Bienne. Ce livre raconte un pan de l’histoire des femmes noires en Suisse. Il rend ces femmes visibles avec leurs biographies, leurs façons de penser, leurs perspectives et leurs modes de vie, qui sont rarement reconnus en Suisse.
Cycle de débats « Perspectives »
« I will be different every time » Schwarze Frauen in Biel. Femmes Noires à Bienne. Black Women in Biel. Publié par Fork Burke, Myriam Diarra et Franziska Schutzbach. Verlag die brotsuppe 2020
Politiken der Generativität. Reproduktive Gesundheit, Bevölkerung und Geschlecht. Das Beispiel der Weltgesundheitsorganisation. Transcript Verlag 2020
Die Rhetorik der Rechten. Rechtspopulistische Diskursstrategien im Überblick. Xanthippe 2018
Christoph Simon
Christoph Simon, né en 1972 à Langnau, vit et travaille à Berne depuis des années, après de nombreux voyages dans le monde entier. Il est très polyvalent : il écrit des romans et des textes courts, produit des livres audio, crée des dessins animés, monte sur scène comme artiste de cabaret ou slameur de poésie, et publie des vidéos. Actuellement, Simon est en tournée avec ses programmes scéniques en solo.
Ses premiers romans ont raconté la vie difficile de protagonistes jeunes et plutôt désemparés. Dans son quatrième roman, Spaziergänger Zbinden, Simon a trouvé un nouveau ton : il laisse la parole à un vieil homme et se plonge, avec tendresse, dans les grandes émotions de la vie.
Ses derniers livres, petits mais fins, empruntent encore une autre voie : les nouvelles de Die Dinge daheim traitent des objets d’un foyer qui se retrouvent dans des situations complètement tordues ou ont des idées et des rêves exagérés.
und das nach vier milliarden jahren evolution enfin est un recueil de poèmes de ces dernières années. Typiquement, les poèmes de Simon sont ici aussi des histoires courtes, ludiques, avec de l’esprit et un humour profond. Helmut Schönauer juge : « Les poèmes de Simon sont disposés comme des histoires lyriques. Ils ont tous un contenu qui peut être raconté. Mais l’indicible lyrisme se cache entre les lignes et dans ces sauts à la ligne qui apparaissent toujours quand on croit avoir compris quelque chose de manière linéaire ».
Aucun autre auteur n’a été invité au festival de littérature de Loèche-les-Bains plus souvent que Christoph Simon !
Und das nach vier milliarden jahren evolution. Poèmes. Edition merkwürdig 2021
Die Dinge daheim. Edition taberna kritika 2021
Spaziergänger Zbinden. Roman. Bilgerverlag 2010
Marina Skalova
Marina Skalova est née à Moscou en 1988, a grandi en France et en Allemagne et vit aujourd’hui à Genève. Elle a fait des études de lettres et de philosophie à Paris et à Berlin et acquis le Master of Contemporary Arts Practice de la Haute école des Arts de Berne.
Elle écrit de la poésie, de la prose et des textes de théâtre et travaille également comme traductrice, dramaturge, critique de théâtre et éditrice. Ses textes en allemand et en français ont été publiés dans diverses revues et anthologies en France, en Allemagne et en Suisse ainsi qu’à la radio.
Marina Skalova écrit souvent de manière bilingue, en allemand et en français, ou traduit elle-même ses poèmes. Ainsi, elle utilise une langue pour compléter l’autre, pour éliminer les inexactitudes, pour ouvrir un espace de résonance supplémentaire.
Son recueil de poésie Souffle court (Atemnot) a reçu en 2016 le prestigieux « Prix de la vocation » en France. Les poèmes de ce recueil bilingue convainquent par leur grande concision poétique. Dans Exploration du flux, elle suit les flux de la mondialisation, des réfugiés, de l’argent et le flot d’informations. Dans la pièce de théâtre La chute des comètes et des cosmonautes (Der Sturz der Kometen und Kosmonauten), elle parle de la chute de l’URSS et des idéologies politiques. Pour Silences d’exilés, Marina Skalova, accompagnée de la photographe Nadège Abadie, a exploré les expériences de femmes et d’hommes vivant en exil en Suisse au cours d’ateliers d’écriture et de photographie.
Les textes de Marina Skalova ne sont pas toujours faciles à lire, mais ils sont toujours nécessaires et profondément humains. À Loèche-les-Bains elle les lira en français et en allemand.
Silences d’exils. Avec la photographe Nadège Abadie. Éditions d’en bas 2020
La chute des comètes et des cosmonautes. L’Arche éditeur 2019.
Der Sturz der Kometen und Kosmonauten. Dans: Theater der Zeit et Scène 21. 2019
Exploration du flux. Seuil 2018
Amarres. Récit. L’Âge d’Homme 2017
Souffle court/Atemnot. Poèmes. En français et en allemand. Cheyne 2016
Michelle Steinbeck
Michelle Steinbeck, née à Lenzburg en 1990, a grandi à Zurich. Elle a fait des études d’écriture littéraire à Bienne et vit aujourd’hui à Bâle.
Elle écrit des histoires, des poèmes et des pièces de théâtre, des chroniques et des reportages. Ses textes littéraires et journalistiques ont été traduits en plusieurs langues. Steinbeck est rédactrice en chef de la Fabrikzeitung, chroniqueuse pour le WOZ et étudiante en philosophie et en sociologie. Son premier roman Mein Vater war ein Mann an Land und im Wasser ein Walfisch (Mon père était un homme sur terre et une baleine dans l’eau) a été publié par Lenos Verlag en 2016 et nominé pour les prix du livre allemand et suisse. En 2018, elle a publié le recueil de poésie Eingesperrte Vögel singen mehr (Des oiseaux en cage chantent plus).
Ses poèmes sont farouches, têtus et arrangés avec art. Ils pressent et démangent, ils poussent des cris stridents et chuchotent doucement, ils racontent des contes de fées, à la fois beaux et horribles, et ils font entrer dans le champ littéraire un Je au regard toujours attentif et une foule de personnages grotesques.
Mein Vater war ein Mann an Land und im Wasser ein Walfisch est un récit d’initiation virtuose. Dans une langue débridée, il raconte les aventures d’une jeune femme dont les craintes de grandir ont littéralement pris vie. L’imagerie des contes de fées surprend par des rebondissements fantaisistes, révélant un regard alerte sur les thèmes intemporels de l’adolescence.
Michelle Steinbeck parlera à Loèche-les-Bains avec Rebecca Gisler et Laura Di Corcia de leur projet « Poethreesome ».
Eingesperrte Vögel singen mehr – gedichtet und geträumt. Voland & Quist 2018
Mein Vater war ein Mann an Land und im Wasser ein Walfisch. Roman. Lenos 2016
Klaus Theweleit
Klaus Theweleit, né en 1942 en Prusse orientale, a fait des études de lettres allemandes et anglaises et vit aujourd’hui comme écrivain et conférencier indépendant en Allemagne, aux États-Unis, en Suisse et en Autriche. Entre 1998 et 2008, Theweleit a été professeur d’art et de théorie à l’Académie nationale des beaux-arts de Karlsruhe.
Il s’est fait connaître par son œuvre monumentale Männerphantasien (1977/78), dont une nouvelle édition est parue en 2019 chez Matthes & Seitz. Dans cette œuvre, Klaus Theweleit présente son enquête sur les prédispositions sexuelles, psychologiques et sociopolitiques du national-socialisme dans la République de Weimar. Cet ouvrage, considéré par beaucoup comme le prélude aux études sur le genre masculin en Allemagne, est devenu depuis longtemps un classique dans le domaine de la recherche sur la violence. Face au retour de la terreur de la rue et des positions protofascistes de la droite, qui font penser aux événements dans la République de Weimar, et à la vue des campagnes de propagande contre les sexualités plus libres – sous le slogan : « gender mania » – les analyses de ce livre sont beaucoup trop brûlantes pour le mettre sur l’étagère des grandes œuvres du passé. Grâce à une nouvelle édition, complétée par un épilogue de l’auteur, cette œuvre standard de Theweleit est enfin à nouveau disponible et peut être discutée et utilisée d’une nouvelle manière politique.
Le cycle Pocahontas en quatre volumes de Klaus Theweleit, qui aborde les questions actuelles de genre et touche aux rôles traditionnels des femmes, a également été rééditée.
Cycle de débats « Perspectives »
Pocahontas 1–4. Nouvelle édition complète. Matthes & Seitz 2020
Männerphantasien. Nouvelle édition. Matthes & Seitz 2019
Fantamâlgories. Traduit par Christophe Lucchese. L’Arche, 2016
Avec Rainer Höltschl : Jimi Hendrix. Une biographie. Rowohlt 2008
Das Lachen der Täter: Breivik u.a. Psychogramm der Tötungslust. Residenz Verlag 2015
Le Rire des bourreaux : essai sur le plaisir de tuer. Traduit par Christophe Lucchese. Seuil 2019
Michael Thumann
Michael Thumann, né en 1962, est aujourd’hui correspondant pour les affaires étrangères de l’hebdomadaire Die Zeit à Berlin et écrit sur la politique internationale, l’Europe de l’Est et le Moyen-Orient. En tant que rédacteur politique, il a d’abord voyagé en Europe du Sud-Est, notamment dans la Yougoslavie en voie de désintégration. De 1996 à 2001, il a été correspondant à Moscou et a fait des reportages sur la Russie et les peuples musulmans du Caucase et d’Asie centrale. De 2001 à 2007, il a coordonné les reportages de politique étrangère de Die Zeit ; par la suite, il est devenu correspondant pour le Proche et le Moyen-Orient, basé à Istanbul, et en 2014/15 il a dirigé le bureau de Die Zeit à Moscou.
Dans son nouveau livre, Der neue Nationalismus. Wiederkehr einer totgeglaubten Ideologie, il examine l’histoire des anciens et nouveaux modèles du nationalisme, une idée née pendant et après les guerres de la Révolution française qui s’est répandue de l’Europe occidentale à l’Europe orientale et finalement dans le monde entier.
Il montre pourquoi les nationalistes gagnent aujourd’hui du terrain en Russie, en Turquie et dans le reste de l’Europe, comment, en Europe orientale, les dirigeants autoritaires utilisent le nationalisme comme un moyen d’étendre leur pouvoir et dans quelle mesure Poutine, Erdogan et Orbán menacent les démocraties libérales ainsi que les alliances classiques.
Michael Thumann fait des recherches sur le nationalisme depuis des années – jusqu’à présent, il n’existait pas d’étude aussi riche en matériel. Ses analyses doivent être lues comme un avertissement et un appel : il n’y a pas de bon nationalisme.
Cycle de débats « Perspectives »
Der neue Nationalismus. Wiederkehr einer totgeglaubten Ideologie. Die Andere Bibliothek 2020
Der Islam-Irrtum. Europas Angst vor der muslimischen Welt. Die Andere Bibliothek 2011
Joseph Vogl
Joseph Vogl, né en 1957 en Basse-Bavière, est professeur de littérature allemande moderne et d’études culturelles en rapport avec les médias à l’université Humboldt de Berlin et professeur invité à l’université de Princeton. Il est également traducteur d’œuvres clés de la philosophie française récente, notamment d’auteurs tels que Gilles Deleuze et Jean-François Lyotard.
Dans son nouveau livre intitulé Kapital und Ressentiment, il décrit comment une trace de destruction va de la domination des marchés financiers aux nouveaux géants des réseaux en passant par l’industrie de l’opinion dynamisée. La démocratie, la liberté et la responsabilité sociale sont reléguées au second plan. Dans sa brillante analyse, Joseph Vogl reconstitue comment, à l’ère numérique, des formes entièrement nouvelles de pouvoir d’entreprise sont apparues qui écrasent notre univers politique familier par leur propre logique d’évaluation et interviennent toujours plus massivement dans les processus décisionnels des gouvernements, des sociétés et des économies par-delà les frontières nationales.
Dans ce processus, les entreprises privées, en cas de doute, agissent toujours plus rapidement et plus efficacement que les autorités étatiques, car elles n’ont pas à tenir compte de longs processus démocratiques. Et ils saisissent leur chance. Joseph Vogl constate qu’aujourd’hui déjà, « des machines à information sont en train de devenir des États », ce qui se traduit, par exemple, par le développement de monnaies propres qui ne sont plus conçues comme des biens communs publics, mais comme un système monétaire privé. Tout semble indiquer que, selon Vogl, « ...une séparation efficace entre le citoyen du net et le citoyen de l’État est en train de se produire, conduisant à une adhésion plus ou moins volontaire de populations entières à un ‹État en ligne› privé. »
Cycle de débats « Perspectives »
Kapital und Ressentiment. C.H. Beck Verlag 2021
Der Souveränitätseffekt. Diaphanes Verlag 2015
Das Gespenst des Kapitals. Diaphanes Verlag 2010
Co-éditeur de : Die Wirklichkeit des Realismus. Wilhelm Fink Verlag 2018
Peter Weber
Peter Weber est né en 1968 à Wattwil et y a grandi. Il vit aujourd’hui dans le Toggenburg, à Zurich et occasionnellement à Istanbul.
Son premier roman, Der Wettermacher (Le faiseur de temps), a été célébré comme œuvre de grande originalité en 1993 et a valu à l’auteur plusieurs prix littéraires prestigieux. Depuis lors, Peter Weber est considéré comme une voix distincte et indépendante dans la littérature de langue allemande. Ses livres se démarquent de la monotonie de la littérature contemporaine par leur langue musicale et insolite, comme le note le Frankfurter Allgemeine Zeitung.
L’œuvre de Peter Weber se caractérise par son imagination exubérante et son sens prononcé du rythme. Avec le rythme, il thématise la langue et avec la langue, le rythme. Il aime éviter les grandes foules, à moins qu’il ne soit un joueur au milieu de beaucoup d’autres, ou, comme dans les gares et les trains, un auditeur. Pas étonnant que la guimbarde soit son instrument de musique. Pas étonnant non plus que la machine à écrire orange, entièrement mécanique, d’Hermès soit son instrument.
La dernière publication de Peter Weber remonte à plusieurs années et prouve encore pourquoi il vaut la peine d’attendre patiemment un nouveau livre de l’auteur. À Loèche-les-Bains, il lira de nouveaux textes.
Peter Weber lira avec Rolf Hermann à l’ouverture du festival dans la Maison de la littérature à Zurich et accompagnera la
randonnée littéraire.
Die melodielosen Jahre. Roman. Suhrkamp 2007
Bahnhofsprosa. Miniatures. Suhrkamp 2002
Der Wettermacher. Suhrkamp 1993. Suhrkamp Taschenbuch 1996
Le faiseur de temps. Roman. Traduit par Colette Kowalski. [1999] Zoé 2017
Gabriela Zehnder
Gabriela Zehnder, née en 1955 dans le Toggenburg (SG), est venue à la traduction littéraire par des voies détournées. Après avoir fait des études de pédagogie curative et de pédagogie et travaillé pendant plusieurs années comme éducatrice sociale à Fribourg, Genève et Lugano, elle décide de faire de sa passion, la littérature, son métier. Au cours d’un voyage en voilier de trois ans en mer Méditerranée, elle a suivi un cours par correspondance en Allemagne pour obtenir, en 1997, le diplôme d’État en traduction du français, délivré par le ministère de la culture du Bade-Wurtemberg. Depuis lors, elle travaille comme traductrice littéraire indépendante du français et de l’italien. Elle a traduit des œuvres d’auteurs tels que Emmanuel Bove, Corinna S. Bille, René Laporte, Muriel Barbery, Adrien Pasquali, Marie Modiano, David Bosc, Gustave Roud, Giuliana Pelli Grandini, Carlo Zanda. Elle a également traduit diverses pièces de théâtre, par exemple de Marielle Pinsard, Claudine Berthet et Mario Perrotta. Gabriela Zehnder vit au Tessin depuis 1986.
Elle dit de son travail : « Lorsque je travaille sur une traduction, je pense toujours au texte, même lorsque je ne suis pas assise devant l’ordinateur – en désherbant le jardin, en jouant du violoncelle, dans la voiture... Il n’est pas rare que dans ces moments-là les plus belles solutions me tombent pile dessus. »
À Loèche-les-Bains, Gabriela Zehnder présentera, en compagnie de l’auteur, sa traduction allemande du roman Schumacher de Romain Buffat.
En collaboration avec le CTL